L’église
Saint
Etienne de Cambronne-lès-Clermont dans l’Oise fait
partie des édifices qui n’a subi aucune transformation
depuis sa dédicace en 1239. Il se montre à nous tel que
les architectes nous l’ont laissé au XIIIème siècle. L’édifice a été construit
en quatre campagnes.
Première campagne, avant 1136 : le transept, les parties basses de la nef, le bas côté
nord et vraisemblablement le bas côté sud qui, ensuite,
a été refait au XIIIème siècle. En témoignent la fenêtre
basse du pignon occidental, identique à celle du bas
côté nord, ainsi que les arcatures qui terminent les
deux collatéraux à l’intérieur du même mur occidental.
Compte tenu de la forme des piles de la nef, le projet
était de la couvrir de voûtes d’ogive. Seule la voûte du
bras sud du transept fut réalisée à ce moment. De
petites figures d’atlante semblent faire l’interface
entre l’ogive et le chapiteau de la pile destinée à la
soutenir.
Deuxième campagne, 1145/1150 : achèvement de la nef avec l’élévation telle qu’elle subsiste au nord et
couvrement.
Troisième
campagne, vers 1220 :
-
Agrandissement du bas côté sud avec doublement de la
largeur et de la hauteur. La nef n’a plus de fenêtres hautes sur le côté sud. L’architecte
a
conservé
les
piles
d’origine
avec
leurs
chapiteaux
et
leur
a
superposé
une
autre
pile identique avec des chapiteaux décorés selon un style voisin. Cette pratique,
très originale, est très rarement observée. Ce fut un travail considérable exécuté en sous-œuvre, les voûtes de la
nef devant être étayées pour ne pas s’écrouler
durant la démolition du mur
gouttereau sud avant d’ériger les nouvelles grandes
arcades.
-
Le chœur est reconstruit, seules les deux premières
travées
sont
réalisées.
Quatrième
campagne, vers 1230 : achèvement du chœur avec les troisième et quatrième
travées et le chevet plat avec la baie composée de trois
lancettes coiffées d’un trèfle, typique de
l’architecture de l’Oise de cette époque.
Les
arcades
hautes du chœur ouvrent sur ce qu’on appelle un faux
triforium car elles donnent directement sur les combles
des collatéraux.
Les
restes
du décor polychromique
du
chœur
datent
du XIIIème
siècle.
Au
XIXème siècle
l’édifice
fut
l’objet de plusieurs restaurations : rétablissement des
ouvertures du faux triforium et des fenêtres qui avaient
été bouchées, remise en place du pavage, reprise des
contreforts du chœur et construction d’arcs boutants
dans les combles du chœur.
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