La
cathédrale
Saint Lazare d’Autun est mondialement connue pour son
fronton sculpté. Cet édifice du XIIème
siècle est moins connu pour son style intérieur purement
roman que l’on pourrait qualifier d’antique
ou de classique
par l’emprunt qu’il fait aux styles des monuments
romains dont les vestiges sont encore présents à Autun,
comme, par exemple, les pilastres cannelés presque
semblables à ceux de la porte romaine d’Arroux située
non loin de là ou encore le faux triforium inspiré des
galeries supérieures de cette porte romaine (voir le
chapitre Divers).
La
construction de l’église, que nous voyons aujourd’hui, a
débuté en 1120. Elle a été consacrée en 1138 et elle fut
achevée en 1146. En 1178, un porche de deux travées,
faisant office de narthex, est ajouté en avant de la
façade, il est surmontée de deux tours. Ce porche abrite
le splendide fronton sculpté par Gislebert, le sculpteur
qui a signé son œuvre, ce qui est rare au Moyen Âge. Il
est vraisemblablement aussi l’auteur des chapiteaux
historiés des colonnes de la nef difficilement visibles
du fait de la faible luminosité et de leur hauteur.
L’édifice
a
trois nefs. La nef centrale est couverte d’une voûte en
berceau brisé et les bas-côtés de voûtes d’arête.
L’abside avait le même plan semicirculaire et sans
déambulatoire qu’aujourd’hui, mais elle était moins
haute et couverte en cul-de-four.
Cette
église
a été constamment préservée, entretenue et réparée
lorsque des catastrophes l’ont abîmée mais en suivant
les goûts de l’époque pour la moderniser sans cesse tout
en préservant les acquis.
Les
arcs-boutants
ont été ajoutés à la fin du XIIIème
siècle vers 1292 pour consolider la nef
Au
XVème
siècle, en 1469, un incendie provoqué par la foudre
détruisit le clocher roman surmontant le transept et
endommagea gravement le chœur. Celui fut reconstruit en
préservant les parties basses jusqu’à la limite
inférieure du triforium et en le réhaussant dans le
style gothique flamboyant. Le clocher fut reconstruit
avec une flèche en pierre haute de 44 mètres.
Au
XVIème
siècle quatorze chapelles latérales furent construites
de part et d’autre des collatéraux ainsi que la tribune
d’orgue dans le style gothique flamboyant et d’un jubé.
Le style extérieur de l’église prit cet aspect mi-roman
et mi-gothique.
Au
XVIIIème
siècle de grands travaux furent entrepris pour moderniser
l’église et la mettre au goût du jour : les sculptures
du jugement dernier qui ornaient le tympan furent en
partie mutilées et recouvertes de plâtre, les trumeaux
des portails furent détruits, le tympan du portail
latéral fut détruit,
les
tours romanes du narthex furent coiffées de dômes. A
l’intérieur on démolit le jubé ainsi que certains
monuments où reposaient des reliques de saints, on
revêtit le chœur de placages en marbre polychrome et de
colonnes aux chapiteaux dorés, on changea les stalles
ainsi que le mobilier.
L’église
n’eut
pas trop à souffrir de la Révolution, le tympan ayant
été protégé du buchage car dissimulé sous le plâtre,
mais tout l’édifice fut laissé dans un état déplorable
avant d’être restitué au culte après le concordat de
1801.
Au
XIXème
siècle, l’église, classée aux Monuments Historique en
1840, a été l’objet d’importantes restaurations sous la
houlette de Viollet-le-Duc.
Le tympan du narthex
fut dégagé, les voûtes de la nef furent
refaites, les clochers du narthex furent reconstruits,
les piliers de la croisée du transept furent refaits
pour supporter les travaux de restauration des assises
de la flèche en pierre. Pour les préserver, les
chapiteaux de la croisée furent déposés et remplacés par
des copies. Les originaux sont exposés dans la salle
capitulaire.
L’église
continue
d’être
entretenue
et
restaurée
pour
la
restituer
au
plus
près
de
ses
origines.
En
1939
le
chœur
fut
débarrassé
des
décors en marbre du XVIIIème
siècle et d’importants travaux furent entrepris au début
du XXIème
siècle.
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