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Pour
palier
les
inconvénients liés au couvrement en bois que nous avons
évoqués dans le
chapitre
« la
charpente »,
les architectes médiévaux ont développé de façon
intensive le couvrement des édifices religieux en voûtes
de pierre.
La
voûte
en berceau fut la première à être généralisée car elle
est facile à concevoir et à construire du point de vue
de la géométrie. Cette technique était déjà connue
depuis les Égyptiens pour couvrir des entrepôts de
grains et elle a été largement utilisée par les Romains
pour réaliser des ponts. Comme nous le verrons elle fut
abandonnée à l’époque médiévale au profit des voûtes
d’arête puis d’ogive pour pallier les contraintes
qu’elle exerce sur la structure de l’édifice et les
difficulté de la rendre lumineuse.
Grâce
aux
progrès de l’art de bâtir accumulés au cours du Moyen
Âge, son utilisation fut reprise et généralisée à partir
du XVIIème
siècle dans l’architecture renaissance puis classique.
Nous
allons explorer l’application
et
les évolutions de
la voûte en berceau ainsi que les conditions de
son
équilibre selon
les différents
types
de plans et d’élévation des églises.
-
Définition
-
Édifices
à une seule nef
-
Édifices
à 3 nefs de type "halle"
- Edifices
à 3 nefs et nef
centrale surélevée
-
Forces
et faiblesses de la voûte en berceau
-
Couvrement
en voûte
postérieur
à la
construction
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DÉFINITION
La
voûte
en berceau ressemble à un arc très large que l’on aurait
construit comme un mur, par une
succession
d’assises
dont
les
pierres
sont disposées en quinconce
comme dans un
mur.
Les
ruines de la nef de la chapelle Saint Michel à Crillon
le Brave dans le Vaucluse illustrent ce principe.
On voit sur la photo de droite comment la voûte repose
sur l’arc doubleau.
La
fiche Technique de la voûte en
berceau explique les grands principes de
leur construction et de leur équilibre.
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Cet
édifice en ruine n’est pas documenté ici
ÉDIFICES
AVEC UNE SEULE NEF
Nef
couverte
par un berceau continu
C’est
la
plus simple des structures voûtées en pierre. Il en
existe peu d’exemples car ce type de construction s’est
limité à de petites églises, principalement rurales.
Plus
la
portée
de la voûte (c'est-à-dire sa largeur) est grande plus la
voûte doit être épaisse pour assurer sa rigidité et sa
robustesse.
Plus la
voûte
est épaisse, plus elle est lourde et plus elle doit
résister à son écrasement sous son propre poids et plus
les poussées latérales sont fortes.
La
poussée
latérale s’exerce de façon continue tout le long da la
voûte. L’équilibre
est
assuré
par l’épaisseur des
mur qui la soutiennent et qui
ne
peuvent
pas être fragilisés par de grandes ouvertures.
Le
petite
église Saint Laurent de Verneuil (58) fait la transition
avec le chapitre précédent concernant le couvrement en
bois. Couverte
d’une
fausse voûte en bois, elle montre l’aspect du berceau
continu et à l’extérieur elle illustre les principes des
murs gouttereaux épais et sans contreforts.
La
voûte
en berceau continu fut utilisée en Auvergne pour les
édifices dont l’élévation comporte des tribunes pour
contrebuter la poussée de la voûte. La réalisation de la
voûte continue nécessite un coffrage de la dimension de
la nef dont l’étaiement doit être très robuste pour
éviter le gauchissement et donc très consommateur en
bois.
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Église
Saint Laurent à Verneuil (58)
Clermont-Ferrand
–
Notre
Dame
du
Port
(63)
Saint
Nectaire
(63)
Nef
couverte
par un berceau nervé
L’usage
de
la voûte nervée pour les églises à une seule nef est
plus répandu que le berceau continu. Cette structure est
caractérisée à l’extérieur par les contreforts qui
renforcent les murs. A l’intérieur les murs sont
renforcés par les colonnes engagées qui supportent les
arcs doubleaux lesquelles
supportent la voûte (doubleaux
parce qu’ils doublent la voûte). On
appelle
colonne engagée une demi colonne adossée à un mur.
En
réalité
le contrefort, le mur et la demi-colonne constituent un
seul élément de maçonnerie dont la cohésion est assurée
par l’enchevêtrement des pierres.
Le
schéma
ci-dessous
illustre
la notion
d’enchevêtrement
des pierres qui sont disposées de façon à ce que les
joints verticaux de deux assises consécutives ne soient
jamais alignés.
Il
montre
un
mur constitué de deux parements en pierres de tailles
réunis par du blocage, c'est-à-dire des pierres
irrégulières jetées dans un bain de mortier.
L’assise
supérieure
a été isolée pour montrer
l’agencement
différent
des pierres par rapport à l’assise sous-jacente. Cette
alternance se répète dans les assises inférieures.
Cette
disposition
assure la rigidité et la robustesse de la structure qui
soutient la voûte.
L’ensemble
contrefort
- portion de mur - colonne engagée constitue une pile
qui s’élève du sol jusqu’à la naissance de l’arc
doubleau et constitue l’élément principal du soutien de
la voûte.
Cette
pile
prend la forme :
-
d’un massif
rectangulaire
à l’extérieur (le contrefort)
-
d’une demi
colonne
à l’intérieur (la colonne engagée)
-
d’une portion
de
mur
Ceci
donne
l’impression d’avoir à l’extérieur un contrefort adossé
au mur et à l’intérieur une demi colonne adossée au mur,
alors qu’il s’agit d’une seule et même structure. Nous
l’illustrons sur les ruines de l'abbatiale des Vaux de
Cernay (78) et sur l’église de Saint Ouenne
(79).
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Abbatiale
des Vaux de Cernay (78)
L’abbatiale
des
Vaux de Cernay avait une nef couverte de voûtes
d’arêtes. Les photos montrent le détail d’une pile :
1
:
pilastre
supportant
l’arc
doubleau de la nef
2
:
pile
supportant
la
grande
arcade
3
:
colonnette
prismatique
supportant
l’arc
formeret
du
bas-côté
4
: colonnette prismatique supportant la voûte d’arête du
bas-côté
5
:
pilastre
supportant
l’arc
doubleau du bas côté
Cet
ensemble
constitue
la
pile
qui
soutient
la
voûte
d’arête
de
la
nef,
pile dont on peut apprécier l’épaisseur.
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Église
Sainte Eugénie à Sainte Ouenne
(79)
Ce
principe
fondamental de la construction en maçonnerie sera
utilisé dans tous les édifices religieux médiévaux et
postérieurs. L’architecture
gothique
fera
disparaître totalement le mur, comme à la Sainte
Chapelle de Paris, pour ne laisser que l’ensemble
contrefort - colonne engagée pour soutenir les ogives de
la voûte.
Voici
quelques
exemples d’édifices à une seule nef couverts d’une voûte
en berceau.
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Église
Saint Paul à Cray
(71)
Église
Notre
Dame
à
Pouzauges
(85)
Église
Saint Brice à Saint Mandé sur Brédoire
(17)
Renforcement
et
allègement du mur par des arcs de décharge
La
technique
de l’arc de décharge permet
de
répartir le poids de la voûte sur les
"piles-contreforts". La
portion
de mur située sous l’arc de décharge ne supportant plus
le poids de la voûte peut donc être amincie. Ceci limite
le volume de pierres nécessaires, donc le coût, et
renforce l’esthétique en créant des jeux d’ombres et de
lumières.
Cette
technique
est
un
des
piliers de l’architecture médiévale.
Voici
quelques
exemples
d’édifices à une seule nef où
les murs sont renforcés par des arcs de décharge.
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Église
Saint Gervais Saint Protais à Ozenay (71)
Église
Notre Dame à Chissay
lès Mâcon (71)
Église
Saint Gabriel à Saint Etienne du Grès (13)
Église
Notre
Dame
– Saint Croix à Montmajour (Arles – 13)
Équilibre
assuré
par
des berceaux transversaux
sur de faux bas-côtés
Cette
technique
consiste à ménager dans chaque travée de part et
d’autres de la nef un espace couvert par une voûte en
berceau perpendiculaire à l’axe de la nef.
Elle
se
situe entre la disposition des arcs de décharges,
décrite ci-dessus, et celle des bas côtés des édifices à
trois nefs comme nous le verrons au chapitre suivant.
La
largeur
de cet espace permet de ménager un étroit passage dans
la pile qui soutient l’arc doubleau. La
succession
de ces espaces forme un couloir qui peut être assimilé à
un très étroit bas-côté
Cette
disposition
peut être vue soit comme un gros arc de décharge soit
comme un très étroit bas-côté.
La
technique
du berceau transversal permet de contrebuter
efficacement les poussées de la voûte de la nef. C’est
une solution compliquée pour un édifice à une seule nef
et coûteuse en pierre et en étaiement pour la
construction. Elle
n’est
pas
très esthétique et fonctionnellement peu efficace pour
répondre aux besoins des collatéraux d’une nef.
La
disposition
du berceau transversal pour
contrebuter la voûte de la nef a été
adoptée
pour les tribunes de la collégiale Notre Dame de Mantes
la Jolie et reprise au 16ème siècle pour
les collatéraux de la
cathédrale
d’Albi.
Cette
solution
a été très peu développée, car elle n’avait pas d’avenir
tant sur les plans économiques, fonctionnels et
esthétiques. Elle ne connut pas d’évolution et fut
abandonnée.
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Église
Saint
Gaultier
à Saint Gaultier (36)
Église
Saint Nadré
à Saint André de Sorède (66)
ÉDIFICES
AVEC 3 NEFS DE TYPE "HALLE"
L’expression
"église
halle" est généralement réservée aux édifices de facture
gothique caractérisés par des collatéraux de la même
hauteur que la nef ou presque. La charpente couvre alors
tout l’édifice d’une seule portée.
Je
me
permets de l’utiliser pour des édifices typiquement
romans à 3 nefs où nef centrale et bas côtés sont
sensiblement de la même hauteur ainsi que pour les
édifices où la nef centrale légèrement
plus haute
que
les
bas-côtés
reste
"aveugle"
car
dépourvue
de
fenêtres.
Dans
cette
solution parfois
appelée angevine car elle fut développée jusqu’à
l’époque gothique en Anjou et dans le Poitou,
la
nef
est
contrebutée par les bas côtés, couverts d’une voûte en
berceau, qui sont presque aussi hauts que la nef. Cette
technique offre
un
contrebutement suffisant aux poussées exercées par la
voûte de la nef, elle est facile à réaliser mais elle
diminue sérieusement la luminosité de l’édifice qui
n’est éclairé que par les fenêtres ouvertes dans les
murs des bas côtés.
Bas
côtés
en demi berceaux, nef aveugle sans fenêtres hautes
Les
demi
berceaux qui couvrent les bas côtés agissent selon les
mêmes principes que les arcs-boutants qui seront
développés à l’époque gothique. Ils
ont
la
fonction d’étayer le mur sur lequel la voûte repose et
qui est soumis tout du long à la poussée latérale de la
voûte de la nef.
La
poussée
latérale est ainsi transmise aux murs des bas côtés qui
peuvent avoir l’épaisseur suffisante pour résister et
être renforcés par des contreforts à l’extérieur.
Cette
solution
résout le problème posé par le remplacement de la
couverture en bois par une voûte en pierre en offrant un
contrebutement suffisant mais il diminue sérieusement
l’éclairage de la nef à cause de l’absence de fenêtres
hautes comme dans les édifices couvert en bois.
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Église
Saint
Eutrope
à
Saintes
(17)
Abbaye
du
Thoronet
(83)
Souvent
les
arcs doubleaux dans le bas côté sont des arcs
diaphragmes qui soutiennent la voûte, sans doute pourr
faciliter la construction. Un arc complet est en
équilibre dès qu’il est construit alors qu’un arc en
quart de cercle doit être étayé tout au long de la
construction et le
maintien
de son équilibre
est plus délicat à réaliser puisqu’il n’a pas d’axe de
symétrie vertical. Ainsi
l’arc doubleau soutient le diaphragme qui soutient la voûte en ¼ de
cercle.
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Église
Saint
Pierre
à
Brancion
(71)
Église
Saint
André
à
Besse-en-Chandesse
(63)
Église
Saint
Croix
à
Veauce
(03)
Église
Saint Pierre à Parthenay le Vieux (79)
Bas
côtés
en berceaux rampants, nef aveugle sans fenêtres
hautes
La
technique du
berceau rampant (voir vocabulaire illustré),
à mi-chemin entre le ½ berceau et le berceau complet fut
parfois expérimentée comme pour renforcer la
transmission de la poussée de la voûte de la nef vers
les murs des bas-côtés. Ce dessin d’arc fut largement
réutilisé à l’époque gothique pour des valeurs
esthétiques.
(voir
la définition d'arc rampant dans le vocabulaire
illustré)
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Cathédrale
Notre Dame de Nazareth à Vaison la Romaine (84)
Église
Saint Julien à Mars sur Allier (58)
Bas
côtés en berceaux,
nef aveugle sans fenêtres hautes
La
structure
avec bas côtés voûtés en demi berceaux ne fut utilisée
qu’au début de la période romane car elle présente
l’inconvénient de réduire la largeur des bas côtés et
donc en limiter les fonctionnalités.
Le
voûtement
en
berceau des bas-côtés permet d’avoir des collatéraux
plus larges, donc mieux adaptés aux déplacements des
fidèles dans l’église.
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Église
Saint Pierre à Aulnay (17)
Église
Saint Pierre à Melle (79)
Église
Saint Hilaire à Melle (79)
Église
Saint Jacques à Moutier les Maufaits (85)
Église
Saint Blaise à La Celle Bruère (18)
Église
abbatiale Saint Vincent à Nieul sur l’Autise
(85)
Église
abbatiale Saint Jouin
à Saint Jouin
de Marnes (79)
Église
Notre Dame à Château Larcher (86)
Église
Saint Nicolas à Civray (86)
Église
Saint Maurice à Saint Maurice la Clouère (Gençay – 86)
ÉDIFICES
AVEC 3 NEFS ET NEF CENTRALE SURÉLEVÉE
Les
solutions
techniques retenues pour les églises de type halle avec
nef centrale aveugle sont très pertinentes pour garantir
la stabilité de l’édifice et faciliter sa construction
mais très pénalisantes pour son éclairage limité à
d’étroites fenêtres percées dans les murs des bas côtés.
Aussi
pour rendre l’église plus lumineuse la solution fut
de rehausser la voûte de
la
nef centrale afin de
permettre l’ouverture de fenêtres hautes
comme
dans les édifices à trois nefs couverts par une
charpente ou un plafond en bois. Mais la
naissance de la voûte de la nef se situe au dessus des
fenêtres hautes et donc bien au dessus de la clé du demi
berceau du bas côté. Par rapport à la solution
précédente l’équilibre est fragilisé et doit être
renforcé par l’épaisseur
du mur gouttereau et des piles des arcades.
Bas
côtés en ½ berceaux, nef avec fenêtres hautes
Ce
principe
fut
appliqué principalement dans des édifices de taille
modeste car
les
bas côtés en ½ berceau n’assurent
plus la fonction d’arc boutant et sont
donc moins
efficaces
pour
contrebuter
les
poussées de la voûte de la nef que dans les églises
halle.
La
cathédrale
Saint Trophime
d’Arles est une exception avec une hauteur sous voûte de
20m et des collatéraux hauts de 12 m seulement.
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Abbatiale
Saint Pierre à Beaumont (63)
Chapelle
Saint
Michel
à Tournus (71)
Cathédrale
Saint Trophime
à Arles (13)
Église
Saint
Jean
à
Glaine-Montaigut
(63)
Bas
côtés en berceaux, nef avec fenêtres hautes
Cette
structure
est la suite logique des églises à trois nefs couvertes
d’une charpente (1102) où celle-ci est remplacée par des
voûtes en berceau.
L’équilibre
est
assuré par
l’épaisseur
du mur gouttereau et des piles des arcades
et
la voûte des collatéraux qui d’une part s’oppose
partiellement aux poussées de la nef et transmettent la
poussée résiduelle vers les murs extérieurs. Mais les
ouvertures
doivent rester modestes pour ne pas fragiliser
l’ensemble.
Ce
type
d’architecture fut peu développé car il a beaucoup
d’inconvénients et peu d’avantages : il n’apporte pas de
solution satisfaisante au
besoin
de construire plus haut, plus vaste et plus lumineux.
L’abbatiale
de
Saint Guilhem le Désert en est un des rares exemples
avec des dimensions honorables : hauteur de 18 mètres
pour une largeur de 6 mètres
mais
au prix d’une très grande obscurité dans l’édifice.
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Abbatiale
Saint Guilhem à Saint Guilhem le Désert (34)
Ces
techniques,
nef
en berceau, fenêtres
hautes,
bas
côtés
en
berceau
ou
en ½ berceau a vite
atteint ses limites : bas côtés étroits, faible portée
de la voûte de la nef, hauteur limitée et faible
luminosité. Elle ne connut pas d’évolution majeure
à l’époque médiévale.
Pour
améliorer
l’éclairage une timide
amélioration est visible dans l’église de Vaison la
Romaine avec le percement de petites ouvertures dans la
voûte, que l’on appelle lunettes
(voir vocabulaire illustré). Cette technique fut peu
utilisée car elle d’une part elle fragilise la voûte et
d’autre part rend sa construction plus difficile. En
effet chaque pierre constituant l’ouverture a une forme
différente, leur taille et l’ajustement entre elles est délicat.
Comme
nous
le verrons, la voûte en berceau fut encore utilisée au
début de l’introduction du voûtement en arête des bas
côtés ainsi qu’au début de l’apparition des structures
en tribunes
puis fut abandonnée.
La
technique
de la voûte en berceau fut largement reprise à partir du
XVIème
siècle, époque renaissance puis classique, grâce aux
progrès réalisés dans l’art de bâtir : la généralisation
des plans sur papier réutilisables, la stéréotomie pour
l’exactitude dans la taille des pierres, le mesurage
pour garantir la justesse des positions dans l’espace,
les techniques d’étaiement et d’échafaudage pour
sécuriser la construction, l’organisation du travail et
la formation des compagnons.
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FORCES
ET FAIBLESSES DE LA VOÛTE EN BERCEAU
Les
forces
Le
voûtement
en pierre est ininflammable et offre une très grande
résistance aux épreuves du temps car la
pierre
est
un matériau stable.
La
forme
en berceau cylindrique est facile à tracer : cintres en
forme de demi cercle (voûte en plein cintre) ou de deux
arcs de cercles qui se coupent (voûte en arc brisé).
La
forme est facile à réaliser au sol puis à lever en
position verticale.
La
réalisation
du couchis pour supporter les pierres durant la
construction est simple : planches de bois orientées
dans l’axe de la voûte et reposant sur les cintres.
Les
faiblesses
La
voûte
en berceau exerce une poussée latérale tout le long des
murs sur lesquelles elle repose.
Le mur doit donc être étayé ou renforcé sur
toute sa longueur et seules de petites ouvertures
peuvent être percées pour ne pas l’affaiblir.
Les
percements
d’ouverture
dans une voûte en berceau sont géométriquement
difficiles à dessiner et ils l’affaiblissent en créant
des discontinuités dans la transmission régulière des
forces du sommet vers la base. Les
voûtes
en berceau ont donc généralement été utilisées sans
ouverture. Dans le cas d’une nef unique et de hauteur
modeste ceci ne pose pas de problèmes car des ouvertures
peuvent être pratiquées dans les murs et ainsi éclairer
l’édifice. Il en est de même pour les collatéraux voûtés
en berceau.
Pour
percer des fenêtres hautes dans une nef à laquelle sont
accolés des bas côtés il faut surélever la voûte mais la
stabilité de l’édifice est alors difficile à réaliser.
Cette
solution technique ne permet pas de construire des
édifices hauts, larges et lumineux.
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Couvrement
en voûte postérieur à la construction
Des
édifices
à
une seule nef initialement conçus
pour recevoir un couvrement en bois, charpente apparente
ou plafond, ont été modernisés pour recevoir un
couvrement en pierre plus robuste et pérenne que le
bois. Lorsque
la
portée entre les murs gouttereaux était trop grande pour
construire une voûte en berceau avec une telle
ouverture, on érigeait pour supporter la voûte deux
rangées d’arcades qui délimitaient ainsi deux bas-côté
de part et d’autre de la nef. Ceux-ci étaient ensuite
voûtés en ½ berceau ou en berceau.
L’absence
de
contreforts à l’origine de la construction et
l’étroitesse des collatéraux presque inutilisables
sont les preuves que le couvrement en pierre
fut postérieur à la construction.
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Église
Saint Martin à Bellenaves (03)
Église
abbatiale Saint Junien à Nouaillé
(86)
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