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l'ergonomie.
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1 -
Principes de l’arbre phylogénétique
Un
arbre
phylogénétique
est un schéma de forme arborescente qui représente
les
relations
de parenté entre des groupes d'êtres vivants. Chacun des
nœuds de l'arbre représente l'ancêtre commun de ses
descendants.
Nous
avons
imaginé de représenter l’enchaînement des solutions
techniques qui ont été perfectionnées pour construire
toujours plus grand, toujours plus haut et toujours plus
lumineux sous la forme d’un arbre phylogénétique qui met
en
évidence les
relations
de parenté entre les différentes types d’édifices
religieux médiévaux.
Chaque
nœud
de l’arbre représente un type d’édifice caractérisé
par
son couvrement et son élévation. Le
passage d’un nœud au suivant correspond à une innovation
technique qui répond à une insuffisance ou à une limite
des possibilités offertes par les solutions techniques
précédentes.
L’arbre
est
organisé
autour des combinaisons pertinentes du triplet plan-élévation-couvrement
selon
la
logique
ci-dessous.
Le
§
2 aborde la base de l’arborescence, la couverture en
charpente.
Le
§
3
traites des églises à trois nefs, c’est-à-dire avec
bas-côtés, avec des couvertures en pierre.
Le
§
4
traite
des
églises
à
une
seule
nef,
sans
bas-côtés,
avec
des
couvertures
en
pierre.
|
Le
classement avec bas-côtés ou sans
bas-côtés correspond aux schémas de
principe ci-dessous :
|
Églises
sans bas-côté
Églises
avec bas-côtés
Le
classement
églises "halle" et églises
avec nef centrale surélevée correspond
aux schémas de principe ci-dessous :
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Église
"halle"
Nef
centrale
surélevée
La
progression
selon
le
couvrement
répond
aux
évolutions des techniques de couvrement :
|
Charpente
Berceau
Arête
Ogive
Ogive+arcboutant
2 - La couverture
en charpente
|
L’arbre
phylogénétique
commence avec la couverture en charpente, mode
de
couvrement totalement maîtrisé à l’époque, n’exerçant
aucune poussée latérale sur les murs permettant ainsi de
construire large et haut. Mais le matériaux est très
vulnérable car inflammable et putrescible.
Ce
mode de couvrement est largement décrit dans les pages
qui lui sont consacré :
La
charpente
Traversée de l'espace avec
le bois
|
Les
églises dont le nom figure à côté du schéma font
l’objet d’un reportage photographique dans le site
3 -
Églises avec bas côtés
|
Pour
résoudre
les faiblesses et les insuffisances du couvrement en
bois, les architectes ont développé le couvrement en
pierre dont les propriétés, les avantages et les
inconvénients sont décrits dans la page Traversée de
l’espace avec la pierre.
La
première
étape fut la voûte en berceau, largement décrite dans
les pages qui lui sont consacrées :
La voûte
en berceau
Technique
de
la
voûte
en
berceau
Avec
l’apparition
du voûtement en pierre, deux écoles se sont développées
pour les églises avec bas-côtés :
-
Les
églises
"halle"
qui comportent une nef centrale et deux collatéraux
ayant pratiquement la même hauteur que la nef pour
contrebuter les poussées des voûtes latérales de la nef.
-
Les églises à nef centrale surélevée permettant
d’ouvrir des fenêtres hautes au dessus des grandes
arcades afin d’éclairer directement la nef.
Pour
ces églises à nef centrale surélevée deux
types d’élévation se développèrent en parallèle :
-
Avec tribunes : les tribunes sont apparues en
Auvergne vers la fin du XIIème
siècle. Le collatéral comporte deux étages assurant un
contrebutement solide permettant de construire plus
haut.
-
Sans tribunes :
Le bas-côté n’a qu’un seul niveau, le rez
de chaussée.
Ce
chapitre
est
structuré
en
quatre
sous-chapitres
comme
illustré
sur
le
schéma.
3.1 Les églises "halle"
3.2 Nef
surélevée, au début la voûte en berceau
3.3 Nef surélevée avec tribunes
3.4 Nef surélevée sans tribunes
|
3.1
- Églises avec bas-côtés : les églises "halle"
|
Les
structures
de type église "halle" sont apparues avec
les premiers voûtements en pierre, en berceau. Elles
comportent une nef centrale et deux collatéraux
pratiquement de la même hauteur. Cette structure résout
le problème du contrebutement de la voûte de la nef
centrale en reportant, par les voûtes des bas-côtés, les
poussées latérales vers les murs extérieurs qui sont
stabilisés par des contreforts d'autant plus puissants
que la nef est élevée.
1-
Les
premières églises "halle" avaient des bas-côtés voûtés
en ½ berceau, forme qui est intuitivement la mieux
adaptée pour contrebuter les poussées latérales des
voûtes de la nef. L’inconvénient est que le collatéral
ainsi voûté est étroit.
2
- Lorsque la technique fut mieux maîtrisée, le progrès
permit de voûter les collatéraux en berceau pour leur
donner plus de largeur. Mais l’église reste très sombre
car elle n'est éclairée que par de petites ouvertures
dans les collatéraux.
3
- Lorsque la technique des voûtes d’arête se développa,
les bas-côtés en bénéficièrent, permettant ainsi
d’agrandir les fenêtres des collatéraux et donner ainsi
plus de lumière. Les nefs sont restées couvertes en
berceau car d’une part la voûte d’arête est peu adaptée
pour couvrir des portées importantes et d’autre part le
contrebutement assuré par la structure "halle" permettait
de couvrir en berceau des nefs de largeur convenables. Le
point faible de cette structure dans la période romane
reste la clarté limitée.
4
- Le couvrement
en
ogive
de
la nef et des bas-côtés, plus
léger, permettra dans la période gothique d’ouvrir de
grandes fenêtres.
Nous sommes à l’ultime feuille
de
la branche de
l’église
"halle"
qui est
à
l’origine de cette appellation que je me suis permis
d’appliquer aux églises romanes. L’effet de volume et de
luminosité est alors saisissant dans les édifices
gothiques comme vous pouvez le voir dans les reportages
photographiques. Il n’y a pas eu d’évolutions
ultérieures de ce type de structure.
Cette
solution
technique
a été perfectionnée et allégée pour couvrir de vastes
espaces non cultuels comme la salle des malades de
l’hôpital Saint Jean d’Angers.
La
limite
de ce type de structure réside dans sa construction :
l’équilibre de l’édifice n’est obtenu que lorsque
l’ensemble des voûtes est achevé, ce qui nécessite un
étaiement considérable qui doit rester en équilibre,
notamment pour l’érection des colonnes qui n’ont aucun
d’appui durant leur construction.
C’est
vraisemblablement
pour cette raison que les plus grandes églises "halle"
ne dépassent pas une hauteur sous voûte d’une trentaine
de mètres. Ce type d’architecture ne fut pas développée
au-delà du XIIIème
siècle et resta cantonnée, en France, au Poitou et à
l’Anjou.
|
Les
églises dont le nom figure à gauche font
l’objet d’un reportage photographique dans le site
3.2
- Églises avec bas-côtés : nef surélevée, le
début
|
La
solution
avec nef centrale surélevée eut un plus grand
avenir que les églises halle, bien que plus difficiles à
réaliser. Au
début
du
couvrement
en
pierre
les
églises étaient couvertes en berceau pour la nef et en ½
berceau ou berceau pour les bas-côtés.
La
nef
centrale surélevée permet d’ouvrir des fenêtres hautes,
au dessus des arcades, pour éclairer directement la nef.
Cette
disposition avait déjà été utilisée pour des édifices
couverts en charpente permettant de construire des
édifices hauts, larges et lumineux.
L’adoption du couvrement par une voûte en pierre apporta
comme nouvelle contrainte, les poussées latérales
exercées par les voûtes de la nef. Elles sont transmises
au sol par les contreforts des murs gouttereaux
jusqu’aux voûtes des bas-côtés, puis
transmises aux contreforts des bas-côtés. Ces
contraintes limitent la largeur de la nef et sa
hauteur. Les murs doivent rester résistant, ce
qui limite la dimension des ouvertures.
1
- Comme
pour
les
églises "halles" les premières églises eurent des
bas-côtés voûtés en ½ berceau. Saint Trophime
à Arles reste une énigme pour être stable malgré une
hauteur sous voûte de 20 mètres et des collatéraux hauts
de 12 mètres.
2
- L’évolution se
poursuivit, comme pour les églises "halle" avec le
voûtement des bas-côtés en berceau
pour
en augmenter la largeur. Ces
édifices restent sombres.
3
- Le couvrement
de
la nef en berceaux transversaux.
La
technique
des berceaux transversaux fort astucieuse fut très peu
utilisée. Nous donnons deux exemples de ce type de
couvrement pour Tournus et Mont Saint Vinent, églises
dont les bas-côtés sont voûtés en arête. Ce type de
solution est expliqué dans la page consacrée au
couvrement en arête. Cette innovation n’eut pas de
suite, la branche s’arrête donc là.
La
descendance
des
églises avec bas-côtés et nef surélevée se divise en
deux branches :
-
Les églises avec tribunes qui font l’objet du chapitre
3.3
-
Les églises sans tribunes, qui font l’objet du chapitre
3.4
|
Les
églises dont le nom figure à côté du schéma font l’objet d’un
reportage photographique dans le site
3.3
- Églises avec bas-côtés : avec tribunes
|
Pour
construire
plus haut il fallait contrebuter plus haut, c’est ce que
permettent
les
tribunes qui consistent à élever
des
bas-côtés à deux niveaux : un rez-de-chaussée et un
étage.
L’explication
détaillée
de
ce
principe figure dans
la page consacrée aux voûtes d’arête,
parce que les premières églises avec tribunes avaient
recours au voûtement en arête pour les bas-côtés.
1
- Les premiers édifices romans avec tribunes furent
érigés en Auvergne. Les tribunes
de
ces
églises
dont
la nef est voûtée en berceau,
sont voûtées
en
½ berceaux. Elles
n’ont pas de fenêtres hautes et restent sombres parce
que les tribunes ne sont éclairées que par de très
petites ouvertures. La logique est proche de celle des
églises "halle", mais le
double étage des collatéraux qui contrebute les voûtes
de la nef n’apporte pas de luminosité supplémentaire.
2
- Quelques tentatives tentèrent d’éclaircir l’édifice en
élevant la nef pour percer des fenêtres hautes au dessus
des tribunes, comme à Saint Etienne de Nevers, mais la
hauteur restait limitée.
3
- Avec l’apparition
de
l’ogive,
la
nef et les bas-côtés
furent
voûtés
en
ogive,
les
tribunes étant voûtées en arête, comme à Saint Germer de
Fly, dont les tribunes ont été malheureusement
détruites, est un des rares exemples.
4
- L’avènement du voûtement en ogive pratiqué dans tout
l’édifice (nef, bas-côtés,
tribunes) et l’invention des arcs-boutants a permis de
construire encore plus haut, encore plus grand et encore
plus lumineux. C’est le début de la construction des
édifices prestigieux et des grandes cathédrales comme
Notre Dame de Paris. Ces
édifices
ont
trois
niveaux
:
grandes
arcades,
tribunes,
fenêtres
hautes.
5
– Une innovation intéressante est pratiquée à la collégiale
Notre
Dame de Mantes la Jolie dont les tribunes étaient toutes
initialement
voûtées
en
berceaux transversaux. Cette technique astucieuse des
berceaux transversaux pour
éliminer
les poussées transversales du couvrement n’eut pas
plus
de succès pour les tribunes qu’elle
ne l’avait été pour les
nefs
de
Tournus et de Mont Saint Vincent.
6
- Mais il fallait construire encore plus haut. Les
architectes ajoutèrent un quatrième niveau entre les
tribunes et les fenêtres hautes : le triforium. Ce
niveau constitué d’ouvertures peu profondes ornées de
colonnettes avait deux fonctions : décorative pour
l’édifice fini et utilitaire durant la construction pour
servir d’ancrages aux échafaudages en sauterelle.
La technique du triforium fut très utilisée dans les
églises sans tribunes.
7
-
Une
variante
intéressante
se trouve dans certains édifices comme la cathédrale
Notre Dame de Rouen où, pour alléger la structure et
donc économiser la pierre, le deuxième étage des
bas-côtés n’a pas de sol.
Le bas côté est donc très élevé, mais la grande arcade
est surmontée d’une ouverture analogue à celle d’une
tribune mais ouvrant sur le vide. C’était un début de
tentative d’économie de la pierre.
L’édifice
avec
tribunes et triforium le plus
prestigieux est la cathédrale Notre Dame de Noyon qui
représente
l’ultime réalisation de la branche des
églises avec tribunes.
Cette
technique, trop consommatrice en pierres, ne fut plus
utilisée pour construire encore plus haut.
Ce fut l’autre branche des églises à nef surélevée qui
permis de construire encore plus haut comme
Amiens
ou
Beauvais.
|
3.4 - Églises avec
bas côtés : sans tribunes
|
Le
nœud d’où émerge cette branche rassemble les églises
dont la nef et les bas-côtés sont couverts en berceau.
1
- L’apparition
des voûtes d’arête s’appliqua d’abord pour couvrir les
bas-côtés moins larges que la nef qui reste couverte en
berceau. Comme cela est expliqué dans la page Technique de
la voûte d’arête, cette voûte nécessite un
étaiement difficile à réaliser qui rend sa construction
difficile. Les arêtes en sont les points faibles qui la
rende vulnérable pour des portées importantes.
2
- La couverture des nefs en voûte d’arête fut
principalement pratiquée en Bourgogne pour des églises
dont les nefs restent étroites. Vézelay est sans doute
la plus audacieuse des réalisation de ce type avec une
portée de 10,60 mètres et une hauteur de 18,50 mètres.
Mais, comme l’a montré Viollet le Duc lors de la
restauration qu’il effectua entre 1840 et 1859, les
voûtes fragiles étaient construites en briques légères
et non en pierre.
3
- Dans la transition vers l’architecture ogivale on
trouve des édifices hybrides dont la nef est couverte de
voutes d’ogive et les bas-côtés de voûtes d’arête. Pour
certaines la voûte d’ogive a remplacé tardivement une
voute initialement en berceau afin
de réhausser
la
nef pour
l’éclairer
par
des fenêtres hautes comme à Brioude où à
Poissy.
4
- Ici commence l’apparition des premières églises pleinement
gothiques
où
les
trois vaisseaux sont couverts d’ogives.
Nous sommes au tout début, les fenêtres hautes sont de taille
modestes
et
les murs restent
épais
pour
absorber
les poussées de la voûte. Vues d’extérieur ces églises
ont une allure romane sans arcs boutants.
5
- Il fallait construire encore plus haut. Sans
arcs
boutants
la
nef
s’élève,
les
fenêtres
hautes
restent
modestes.
Pour
meubler
l’espace
entre
le
sommet
des grandes
arcades
et la base des fenêtres hautes les architectes créent le
triforium. Ce
niveau, parfois appelé fausses tribunes, est constitué
d’un passage étroit aménagé dans l'épaisseur des murs au
niveau des combles des bas côtés, qui ouvre sur la nef
par de petites arcades ornées de colonnettes.
Il a deux fonctions : décorative pour l’édifice
fini et utilitaire durant la construction en servant
d’ancrages aux échafaudages en sauterelle nécessaires
pour procéder au couvrement de la nef.
Mais
les
techniques
de construction atteignent leurs limites. La hauteur de
l’édifice rend difficile la résistance aux poussées des
voutes de la nef. Parfois les architectes eurent recours
à des tirants métalliques pour maintenir les murs comme
à Nesle la Vallée, ou
à des chaînages des pierres du sommet des murs
gouttereaux.
L’arc-boutant
L’invention
de
l’arc-boutant, flying
butress
en anglais c’est-à-dire contrefort
déplacé,
permet de déporter à l’extérieur du bas-côté la culée
qui va recevoir la poussée de la voûte de la nef via
l’arc. Ce dispositif est expliqué dans les pages L’arc
boutant et Technique
de l’arc boutant.
6
-
L’espace entre le sommet des grandes arcades et le bas
des fenêtres hautes est laissé nu, vraisemblablement par
souci d’économies lors de la construction.
7
-
L’espace
entre
le sommet des grandes arcades et le bas des fenêtres
hautes est soit utilisé pour percer de petites
ouvertures permettant d’aérer les combles des bas-côtés,
soit décorés d’arcatures décoratives.
8
-
L’espace est occupé par un triforium qui horizontalise
l’espace intérieur amplifiant ainsi l’impression de
perspective.
Ces
trois
dispositions,
et
plus
particulièrement
la
numéro
8,
furent
utilisées
jusqu’au
XVIème
siècle qui marque la fin du gothique et furent
généralement reprises pour les constructions néo
gothiques au XIXème
et au début du XXème
siècle.
Voilà
donc,
pour les églises avec bas-côtés, la branche de notre
phylogénèse qui a conduit à l’aboutissement de
l’architecture gothique avec les édifices les plus
prestigieux comme les cathédrales d’Amiens et de
Beauvais qui culminent respectivement à 42,3 et 46,8
mètres.
|
4 - Églises sans
bas-côtés
|
1
-
Le premier pas fut de remplacer la charpente par une
voute en berceau.
Ls difficultés techniques à surmonter étaient analogues
à celles rencontrées pour les églises avec bas-côtés, à
savoir les poussées latérales de la voute de la nef sur
les murs gouttereaux.
2
-
Une idée originale pour éviter d’épaissir les murs
latéraux et donc consommer beaucoup de pierre, fut de
contrebuter les poussées de la voûte en installant de
faux bas côtés couverts de berceaux transversaux à l’axe
de la nef. Les parois verticales pouvaient être percées
de petites ouvertures permettant de passer d’une travée
à l’autre. L’épaisseur
des murs gouttereaux était diminuée.
3
-
Les
techniques
de la coupole étaient maîtrisées depuis l’antiquité.
Une autre
option
consista à couvrir la nef de plusieurs coupoles,
délimitant ainsi des travées rectangulaires. Cette
technique ne permettaient pas d’ouvrir de grandes
fenêtres dans les murs gouttereaux qui devaient rester
épais pour soutenir la coupole. Cette disposition
diminue l’effet de volume et de grandeur de
l’édifice
en
abaissant
la perspective longitudinale de la nef limitée à la base
de la coupole et non de son sommet.
4
-
Il n’y eut pas de transition par la voûte d’arête pour
les raisons déjà évoquées à propos des églises avec
bas-côtés, le couvrement en berceau fut remplacé par des
voûtes d’ogives. Des édifices de taille importante
furent érigées au prix de contreforts très massifs, ce
qui n’est pas gênant puisqu’ils sont à l’extérieur de la
surface utile.
5
-
L’apothéose
de
la
maîtrise
de
la technique gothique, de l’équilibre des forces est
atteint lorsque le mur gouttereau disparait, remplacé
par des baies vitrées. Les voûtes sont soutenues par les
colonnes et les contreforts. Des chaînages en fer au
sommet de la structure consolident l’ensemble. Ces
techniques sont utilisées dans les Saintes Chapelles et
les chapelles royales.
|
5 - Conclusion
La
finalité
de l’arbre phylogénétique de l’architecture religieuse
médiévale est de présenter en une seule image la
synthèse des progrès réalisés par les architectes et
les maçons du Moyen Âge durant quatre siècles du XIème
au XIVème
siècle.
La
vue
miniature ci-dessous met en relief les principales
branches selon lesquelles l’évolution s’est
développée.
|
Voici
maintenant
la représentation complète de l’arbre phylogénétique
que
nous avons parcouru branche par branche.
Chaque
nœud
de l’arbre représente un type d’architecture caractérisé
par :
-
le type
de
couvrement de la nef,
-
le type
de
couvrement
des
bas-côtés
-
le type
de
couvrement
des
tribunes
lorsqu’il y en a
-
la nature
de
l’élévation
caractérisée
par le nombre et le type de niveaux.
|
Chaque
type d’édifice est affecté d’un
code
qui
est
utile
pour faire
des
recherches
ciblées dans la photothèque
|
6 - Et
après
?
L’architecture
néo
classique du XVIIème
siècle,
imprima
une rupture esthétique dans l’architecture religieuse
mais s’inscrivit dans la suite technologique des progrès
conquis par l’architecture médiévale.
Les
progrès acquis dans l’art du trait et donc pour la
taille de la pierre, l’utilisation du papier pour
transmettre les savoirs, les premières tentatives de
modélisation des lois de l’équilibre ont permis
de
revenir
à
la
structure
du début de l’architecture médiévale, tellement plus
simple à construire : la voûte en berceau !
Les
progrès
en géométrie descriptive ont permis de percer d’amples
lunettes dans la voûte afin de l’éclairer sans
l’affaiblir.
Le
retour aux principes de l’architecture Romaine où les
fonction de
soutiens
et
les
fonctions
décoratives sont séparées, a entraîné une explosion de
la richesse décorative des édifices.
La
maçonnerie du gros œuvre, parfois renforcée par des
éléments métalliques, est dissimulée sous des parements
en marbres finement et somptueusement décorés.
Enfin
la
pratique du ravalement, tant décriée par Viollet le Duc,
s’est généralisée car bien plus économe et facile pour
la construction.
L’église
Saint
Sulpice à Paris illustre ces principes.
|
Nef
en berceau avec lunettes
Contreforts en console renversée
Ravalement
:
les pierres sont posées juste épanelée puis sculptées sur place.
La
tour sud,
ici
à droite, est
restée
inachevée
|
|