L’église
Saint
Hermeland,
située à Bagneux dans les Hauts de Seine, appartenait au
chapitre de Notre Dame
de Paris. Bien que de dimensions considérablement plus
réduites, elle présente
de fortes similitudes stylistiques avec la cathédrale.
Le
chœur,
pour ce qui me concerne, reste très énigmatique car
d’une organisation
stylistique surprenante. Quatre des colonnes qui
soutiennent les grandes
arcades sont de conceptions trop différentes pour que ce
ne soit que de
variantes esthétiques autour d’un même thème générique.
L’absence d’unité
décorative qui en résulte ne peut être le fruit d’une
simple fantaisie
d’artiste compte tenu, à l’époque, des coûts de la
conception et de la
construction d’une petite église d’une part, et de la
finalité spirituelle et
temporelles du lieu d’autre part.
L’ingénieur
contemporain
porte un regard différent. De nos jours, pour concevoir
un produit
et son processus de fabrication on dresse des plans,
puis on fabrique des
maquettes représentatives à différentes échelles, puis
on fabrique des
prototypes à échelle réduites pour vérifier la validité
des hypothèses jusque
là émises, et enfin on se lance dans la réalisation en
vraie grandeur.
Pourquoi,
il
y a bientôt mille ans, nos ancêtres n’auraient-t-ils pas
adopté ces
principes de bon sens ? Les principes qui nous guident
aujourd’hui ne sont-ils
pas l’héritage du savoir faire de nos ancêtres ? Ces principes ne sont-ils
pas
tout simplement mieux formalisés grâce aux techniques
d’aujourd’hui ?
L’église
Saint
Hermeland
de
Bagneux n’aurait elle pas été l’équivalent de ce que
nous appelons aujourd’hui
un field test pour mettre
au
point et valider les choix techniques avant d’engager le
projet en
vraie
grandeur ?
Comme
dans
beaucoup de situations similaires, la construction de
l’église actuelle a
commencé en 1180 à l’emplacement d’un précédent édifice
dont il ne subsiste que
les parties basses du clocher qui aurait été érigé dans
la première moitié du
XIIème siècle. Les travaux commencèrent
par la reconstruction du chœur à chevet plat. Après une
longue interruption la
nef et la partie supérieure du clocher furent construits
en une campagne rapide
de 1230 à 1240.
Au
XVIIème siècle une sacristie fut ajoutée
derrière le chœur. C’est vraisemblablement à cette
époque que des arcs boutants
furent ajoutés pour consolider la structure.
La
façade
a
été
considérablement
remaniée
au XIXème
siècle, les arcs boutants ont été entièrement
reconstruits. Les élévations
latérales ont été remaniées pour rajeunir l’aspect
extérieur de l’église en lui
supprimant ainsi toute authenticité.
Nota : le manque de recul et l’impossibilité de faire le tour de
l’église, notamment le chevet, limitent considérablement
les prises de vue.
|