L’église
de
Chars offre un contraste saisissant entre l’architecture
extérieure totalement romane, à l’exception du clocher
bâti à l’angle du croisillon sud et du bas-côté entre
1560 et 1576, et l’intérieur gothique primitif déjà très
abouti.
Elle
fut
construite au milieu du XIIIème
siècle, la façade et la nef de 1150 à 1160, puis le gros
œuvre du transept et du chœur à
partir de 1160 / 1175. Après une longue interruption, les travaux auraient repris vers 1210
pour achever les sculptures décoratives des parties
hautes du chœur. Ces datations,
très
imprécises
à
cause de la rareté des archives disponibles, ne recueillent pas
l’unanimité des historiens.
Le
chœur
est fortement inspiré de celui de Saint Germer de Fly.
La nef, large de 4,16 mètres, est très étroite comparée
à celles de La Ferté Alais (9,8 m) ou de Saint Germer
‘8,6 m).
Au XVIème
siècle les voûtes de la dernière travée de la nef, du
transept et du chœur qui avaient été démolies par
l’écroulement du clocher d’origine, furent
reconstruites. Trois des piles cantonnées de colonnes du
carré du transept furent remplacées par des piles
octogones massives. Seule la pile nord-est est demeurée
intacte. Pour remédier aux faiblesses du sous sol
marécageux, le sol de l’église fut surélevé, ce qui
explique que les colonnes de la nef et des bas côtés ne
présentent pas de base.
Au
XIXème
siècle la commune de Chars entreprit de consolider
l’édifice fragilisé par les désordres causés par la
construction de la ligne de chemin de fer toute proche.
Furent reconstruits les contreforts du chevet, les murs
extérieurs des tribunes, deux arcs boutants, trois
piliers du chœur et deux fenêtres du bas côté nord. Le
badigeon qui recouvrait les murs fut vigoureusement
gratté pour laisser apparaître les pierres.
Les
Monuments
Historiques qui avaient classé l’édifice en 1840, le
déclassèrent en 1855 suite aux travaux maladroits
entrepris par la commune sans leur consentement.
Au
XXème siècle d’importants travaux de
restauration furent entrepris et l’église fut à nouveau
classée en 1912. Malgré ce passé houleux qui rend
difficile l’appréciation de l’authenticité de la
totalité de l’édifice, cette église demeure un splendide
témoignage de la transition de l’époque romane vers
l’époque gothique.
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