La
collégiale
Saint Victor – Sainte Couronne d’Ennezat est typique des
édifices roman bâtis au XIIème
siècle qui ont fait l’objet, un siècle plus tard, d’un
ambitieux programme d’extension resté inachevé. Sur la
nef romane amputée du chœur est greffé un immense chœur
gothique. L’ensemble inachevé est hétérogène, sans grâce
ni harmonie. Le chœur gothique est devenu l’église, la
nef romane n’ayant plus aucune fonction du fait de son
étroitesse.
L’architecture
de
la
nef
permet
de
classer
l’église
d’Ennezat dans la suite des
cinq églises « majeures » d’Auvergne : Notre
Dame du Port à Clermont Ferrand, Saint Austremoine
à Issoire, Notre Dame d’Orcival, Notre Dame de Saint
Saturnin et Notre Dame de Saint Nectaire.
La
nef,
précédée
d’un
narthex
surmonté
d’une
tribune,
comporte
quatre
travées
voûtées
en
berceau continu et une
élévation
avec
tribunes.
L’absence
de
documents relatifs à la construction rend difficile la
datation. La construction de l’église romane aurait
commencé dans
le dernier tiers du XIème
siècle pour être achevée au début du XIIème
siècle. La nef et le transept que nous voyons
aujourd’hui étaient vraisemblablement prolongés par un
chœur avec déambulatoire et chapelles rayonnantes.
Au
XIIIème
siècle
les
chanoines
voulurent
rebâtir
leur
église
plus vaste dans le style gothique en commençant par le
chœur. Le projet fut interrompu pour des raisons que
nous ignorons, vraisemblablement financières comme dans
beaucoup de cas similaires.
Une
sacristie
de
deux travées fut
accolée
au
bas-côté
nord
à
une époque indéterminée.
Au
XIXème
siècle l’édifice fut restauré parfois maladroitement par
l’architecte Mallay.
La façade occidentale fut refaite à l’identique
semble-t-il, les contreforts du chœur et l’arcade
faisant communiquer le transept avec le sanctuaire
furent refaits.
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