Comme
tous
les lieux monastiques, l’abbaye de Jumièges a une longue
histoire commençant au VIIème
siècle,
après
l’avènement
du
christianisme en France. La construction de l’abbatiale
Notre Dame dont nous voyons les ruines commence au XIème
siècle en 1040 et s’achève en 1067.
Un chœur gothique dont il ne reste que quelques traces
fut reconstruit au XIIIème
siècle.
L’élévation
extérieure
et intérieure avec un contrefort et une colonne toute
les deux travées conforte l’hypothèse
que l’édifice a été conçu pour recevoir une
structure charpentée consolidée par des arcs
diaphragmes.
L'église
Notre
Dame de
l'abbaye
de Jumièges a la particularité d'être un des très rares
édifices à 3 nefs conçu pour être couvert d'une
charpente dont l'élévation comporte un étage de tribunes.
Ce n’est qu’un siècle plus tard que l’élévation avec
tribunes fut développée en Auvergne et en Île de France.
L’organisation
du
site est complexe. Outre les bâtiments conventuels et le
cloître qui ont disparus, il reste les vestiges d’une
salle capitulaire et de l’église Saint Pierre dont la
première travée remonterait au Xème
siècle.
En
1795
l’abbaye est vendue comme bien national à un
entrepreneur qui engage sa démolition pour revendre les
pierres et les éléments sculptés. Par souci d’élégance
verbale nous dirions aujourd’hui déconstruction
pour atténuer l’horreur de l’action et valoriser ses
vertus économiques de court terme. L’affaire se poursuit
jusqu’en 1853 où le domaine est acheté par la famille
Lepel-Cointet
qui stoppe le massacre. Les dégâts sont irréversibles,
la restauration impossible mais l’agonie prend fin. De
nombreuses campagnes de consolidation ont été et sont
encore menées aujourd’hui pour préserver ce chef d’œuvre
et le rendre accessible à tous.
Ces
ruines
au
charme
romantique
dans
un décor bucolique suscitent plus d’hypothèses sans
réponses que de certitudes confirmées. Mais elles
permettent de rêver et d’imaginer ce que pouvait être un
chantier de construction de tels édifices au Moyen Âge.
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