L’abbaye
de
Noirlac
fut fondée en 1136 par douze moines venus de l’abbaye de
Clairvaux, première fille de l’abbaye de Cîteaux qui est
à l’origine du mouvement Cistercien. Les principes
d’austérité des cisterciens se fait sentir dans les
premières constructions. Grâce à la bonne qualité des
matériaux utilisés, les bâtiments sont encore intacts et
ont pu largement être restitués dans leur aspect
d’origine grâce aux travaux de restauration engagés de
1950 à 1980 par le département du Cher et dans le
respect de la vocation originelle des bâtiments.
L’abbaye est maintenant un centre culturel, lieu de
séminaires tout à fait adapté au déploiement d’activités
culturelles, artistiques et pédagogiques.
Les
bâtiments
de l’abbaye furent construits dans la deuxième moitié du
XIIème
siècle et la première moitié du XIIIème
siècle. Le cloître, de style gothique, fut construit
dans la deuxième moitié du XIIIème
siècle et agrandi au XIVème
siècle.
L’église
abbatiale
reprend le plan classique des églises cisterciennes avec
un chœur à chevet plat, un transept dont chaque
croisillon comporte deux chapelles carrées
et
une
nef de huit travées. L'église
fut réalisée en trois campagne :
-
De 1150 à 1160 édification du chœur, du transept et des
deux premières travées de la nef afin de disposer du
lieu de culte pour les moines ;
-
De 1160
à
1170
les
travaux
furent
consacrés
en
priorité
à l’achèvement des deux travées du collatéral nord, à
l’édification des bâtiments conventuels, de la salle
capitulaire et la construction du mur du collatéral sud
de l’église pour pouvoir accueillir le cloître ;
-
Dans la
première
moitié
du
XIIIème
siècle
construction des six travées occidentales de la nef et
de la façade.
La
nef et le transept sont couverts de voûtes d’ogives. Les
historiens pensent que les plans initiaux prévoyaient de
couvrir l’édifice de voûtes en berceau brisé. Les
collatéraux sont voûtés en arête.
Les
arcs
boutants
de
le
nef
ont
été
ajoutés
au
XIVème
siècle.
Au
début
du
XVème
siècle
l’abbaye
eut
à
souffrir
des
bandes
armées pendant la guerre de Cent Ans.
Au
XVIème
siècle
l’abbaye passa
sous
le régime de la Commende où les abbés étaient
nommés
par
le pouvoir Royal
et non par le chapitre. Les revenus de l’abbaye sont
détournés par l’abbé commendataire, l'abbaye
s'appauvrit. Les Guerres de Religions entrainèrent de
nouveaux désastres, notamment en 1569 la destruction du
porche de l’église.
Des
travaux
d’aménagement
sont
engagés
au
XVIIIème
siècle,
l’abbaye ne compte plus que cinq moines. A la Révolution
l’abbaye est vendue comme bien national.
En
1822
en
industriel
anglais
rachète
l’abbaye
pour
y
installer
une
manufacture
de
porcelaine.
Bien
que
classée
aux
Monuments
Historiques
en
1862,
l’exploitation
de
la manufacture de porcelaine perdure jusqu’en 1866 !
L’abbaye est rachetée en 1893 par l’abbé Jules Pailler
qui s’associe avec les Monuments Historiques pour
entreprendre des travaux de restauration afin d’y
installer un orphelinat industriel, mais le projet
n’aboutit pas. En 1896, elle est rachetée par une
communauté religieuse qui sera dissoute par la loi de
1901. Elle est alors acquise par le département du Cher
avec l’aide de l’État.
Jusqu’aux
travaux
de
restauration
de
1950,
évoqués
en
tout
début,
l’abbaye
a
été
successivement
une
colonie
de
vacances,
un
camp
d’internement
et
un hôpital pour les
réfugiés
espagnols,
puis, pendant la deuxième guerre mondiale, une annexe de
l’hospice de Saint-Amand Montrond.
Voilà
l’histoire
mouvementée
de
cette
abbaye
qui,
grâce
aux importants
travaux
de
restauration,
nous
est restituée proche
de
ce
qu’elle
avait
été.
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