L’implantation
d’une
communauté monastique à Nouaillé
remonte à l’époque Mérovingienne, au VIIème
siècle. L’église actuelle résulte de profondes mutations
apportées à l’église monastique qui aurait été
reconstruite aux premières années du XIème
siècle. Ces empilements de modifications donnent à cette
église un caractère complexe alors que sa structure de
base est relativement simple et classique.
Avant
de
décrypter l’intérieur de la nef, dont l’évolution est
relativement classique, examinons le mur nord de la nef
dont l’aspect brouillon dérange. J’ai tenté d’en
restituer la probable évolution en reconstituant
l’évolution de la vue géométrale de ce mur, c’est-à-dire une vue
qui représente le mur avec ses dimensions
relatives exactes sans tenir compte de la perspective et
donc des effets d’ombre qui donnent du relief à une
image plane. Je reste persuadé que les imperfections que
l’on constate ne sont pas dues à de la maladresse ou de
l’incompétence, mais sont le fruit du cumul des
évolutions successives qui avaient chacune sa logique.
Il
ne s’agite pas d’une démarche scientifique ni historique
de ma part mais plus une vue d’artiste pour illustrer de
possibles hypothèses
en leur donnant vie visuellement.
Selon
les
historiens l’édifice initial était alors constitué d’une
nef large de 13 mètres
aux
murs minces, sans
bas côté, couverte d’une charpente et d’un transept dont
les murs intérieurs ouest étaient garnis d’arcades et
qui coupaient la nef et s’avançaient jusqu’à la croisée
actuelle, moins large que la nef. Selon un plan conservé
à la Bibliothèque Nationale (BNF), établi avant la
reconstruction du chœur au XVIIème
siècle, l'agencement est décrit ainsi par l’historien
René Crozet dans le Bulletin Monumental de 1939 :
« Un
plan conservé à la Bibliothèque nationale permet de
connaître, dans ses grandes lignes, le chœur roman qui a
disparu. Il comportait une abside en hémicycle éclairée
par trois fenêtres, épaulée par deux contreforts
rectangulaires en plan et précédée d'une travée droite
assez longue. Sur chacun des bras du transept ouvrait
une absidiole tracée en hémicycle à l'intérieur,
empâtée, cependant, dans un chevet plat percé d'une
fenêtre. Entre les absidioles et l'abside
s'intercalaient deux petites chambres rectangulaires
ouvrant sur la travée droite du chœur par deux portes et
prenant jour par une fenêtre percée dans leur mur
oriental. »
Voici
le plan plan
reconstitué à partir de la description donnée par R.
Crozet et reconstitution de la physionomie du mur nord.
La grande porte ouvrant dans le mur nord était déjà
présente. Par contre on ignore tout de comment pouvait
être la façade occidentale.
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