Nouaillé-Maupertuis - Eglise abbatiale Saint Junien (86)

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L’implantation d’une communauté monastique à Nouaillé remonte à l’époque Mérovingienne, au VIIème siècle. L’église actuelle résulte de profondes mutations apportées à l’église monastique qui aurait été reconstruite aux premières années du XIème siècle. Ces empilements de modifications donnent à cette église un caractère complexe alors que sa structure de base est relativement simple et classique.

Avant de décrypter l’intérieur de la nef, dont l’évolution est relativement classique, examinons le mur nord de la nef dont l’aspect brouillon dérange. J’ai tenté d’en restituer la probable évolution en reconstituant l’évolution de la vue géométrale de ce mur, c’est-à-dire  une vue  qui représente le mur avec ses dimensions relatives exactes sans tenir compte de la perspective et donc des effets d’ombre qui donnent du relief à une image plane. Je reste persuadé que les imperfections que l’on constate ne sont pas dues à de la maladresse ou de l’incompétence, mais sont le fruit du cumul des évolutions successives qui avaient chacune sa logique.

Il ne s’agite pas d’une démarche scientifique ni historique de ma part mais plus une vue d’artiste pour illustrer de possibles hypothèses en leur donnant vie visuellement.


Selon les historiens l’édifice initial était alors constitué d’une nef large de 13 mètres aux murs minces, sans bas côté, couverte d’une charpente et d’un transept dont les murs intérieurs ouest étaient garnis d’arcades et qui coupaient la nef et s’avançaient jusqu’à la croisée actuelle, moins large que la nef. Selon un plan conservé à la Bibliothèque Nationale (BNF), établi avant la reconstruction du chœur au XVIIème siècle, l'agencement est décrit ainsi par l’historien René Crozet dans le Bulletin Monumental de 1939 :

« Un plan conservé à la Bibliothèque nationale permet de connaître, dans ses grandes lignes, le chœur roman qui a disparu. Il comportait une abside en hémicycle éclairée par trois fenêtres, épaulée par deux contreforts rectangulaires en plan et précédée d'une travée droite assez longue. Sur chacun des bras du transept ouvrait une absidiole tracée en hémicycle à l'intérieur, empâtée, cependant, dans un chevet plat percé d'une fenêtre. Entre les absidioles et l'abside s'intercalaient deux petites chambres rectangulaires ouvrant sur la travée droite du chœur par deux portes et prenant jour par une fenêtre percée dans leur mur oriental. »

 Voici le plan plan reconstitué à partir de la description donnée par R. Crozet et reconstitution de la physionomie du mur nord. La grande porte ouvrant dans le mur nord était déjà présente. Par contre on ignore tout de comment pouvait être la façade occidentale.

 


Vers la fin du XIème siècle, sans doute en prévision d’un futur projet de la couverture en pierre de la nef, on procéda à un épaississement des murs trop minces pour retenir les poussées d’une voûte. Conformément aux pratiques romanes à cette époque, ce rhabillage respecta un impératif esthétique, la partie inférieure constituée d’arcatures en plein cintre reposant sur des pilastres surmontées d’un étage d’arcatures à l’image des églises auvergnates. En voici une reconstitution.



L’architecte a habillement et harmonieusement concilié l’ordonnance régulière des arcatures et la porte qui ne leur était pas synchronisée.


Au XIIème siècle le projet de couverture de la nef fut sans doute revu par un architecte plus réaliste qui eut conscience qu’une nef large de 13 mètres ne pouvait pas recevoir une voûte en pierre de cette portée dont l’épaisseur aurait été telle pour assurer sa rigidité que son poids eut renversé les murs, même après épaississement.

L’intérieur fut réaménagé par deux séries d’arcades érigées à environ deux mètres des murs, délimitant ainsi de faux collatéraux très étroits couverts en berceaux et une nef moins large (6,7 mètres) couverte d’une voûte en berceau. Ainsi l’église au premier abord semble faite d’une nef bordée de bas-côtés alors que c’est le résultat de lourds aménagement d’une nef initiale sans bas-côtés. Pour consolider la stabilité de l’ensemble, à chaque travée des étrésillons en ¼ de cercle viennent renforcer la rigidité de l’ensemble.

Les murs supérieurs furent encore épaissis par l’adjonction d’arcades en tiers point encadrant les fenêtres hautes, complétées par d’épais contreforts défigurant ainsi le précédent rhabillage du XIème siècle.

Voici la reconstitution géométrale du mur nord, tel que nous le voyons aujourd’hui.



A la même époque fut édifié en avant de la nef un clocher porche de la largeur de l’église, deux travées étroites correspondant aux collatéraux encadrant le porche carré couvert d’une coupole octogonale.

Au XVIIème siècle le transept, croisée et croisillons, furent couverts de voûtes en ogive à huit branches et le chœur et les absidioles furent reconstruits en style gothique tardif, couverts en ogives avec liernes et tiercerons. Un ensemble de stalles et un jubé en bois sculpté fut aménagé.

Les bâtiments conventuels ont subi de grandes transformations et ont été paryiellement détruits à époque encore proche de nous.





Vue générale (source www.survoldefrance.fr)


Vue générale (source www.sites-cites.fr.)


Vue générale (source www.mapio.net)




                    







Montage photographique












    



































                    










































































































    











    



                  
















    















    

                     






                   

Pile nord-est  de la tour porche

























Piles de la nef