Trois
églises
se sont succédées depuis 532 sur l’emplacement de
l’actuelle cathédrale.
Un incendie détruisit la cathédrale romane en 1131.
L’église que nous voyons actuellement fut reconstruite à
partir de 1148 sous l’abbatiat de Beaudoin II.
Le
chevet
était
terminé
en
1167, ou
suffisamment
avancé,
pour que des reliques puissent y être installées.
L’élévation est à 4 niveaux. Au dessus de l’étage des
tribunes règne un faux triforium constitué d’arcatures
sans qu’une galerie soit ménagée dans le mur. Le chevet
est constitué de deux travées droites couvertes de
voûtes quadripartites, d’une abside semi-circulaire et
d’un déambulatoire sur lequel s’ouvrent quatre chapelles
latérales rectangulaires et cinq chapelles rayonnantes
semi-circulaires. Deux tours encadrent le chevet.
En
1185
le
transept
et
les
travées
orientales de la nef ainsi que la chapelle épiscopale
étaient achevés. L’élévation est à 4 niveaux avec un
triforium aveugle surmonté d’un triforium ajouré. Il n’a
pas de bas-côtés et ses extrémités sont arrondies ce qui
en fait l’originalité comme pour le bras sud de la
cathédrale de Soissons.
Vers
1235
la
nef
et
le portail
occidental
sont
achevés. La nef a 4 niveaux et comporte aujourd’hui 10
travées couvertes de voûtes quadripartites avec une
alternance de piles fortes et de piles faibles. Cette
disposition prouve qu’initialement elle était couverte
de voûtes sexpartites comme le montre ci-dessous le plan
au début du XIIIème
siècle.
La
tour
sud
est
achevée
vers
1240
et
la
tour nord
à
la
fin
du
XIIIème
siècle.
Il
aura
fallu
quatre
vingt
ans
pour
réaliser
ce
chef
d’œuvre.
En
1293
un
grave incendie détruit les toitures, les voûtes de la
nef s’effondrent, les arcs boutant et les tours jumelles
du chœur sont gravement endommagés. La reconstruction
est rapidement engagée, la nef est couverte de voûtes
quadripartites selon la structure que nous voyons
aujourd’hui.
L’édifice
fut
l’objet de nombreuses réparations et aménagements du XIVème
au XVIIIème
siècle.
Au
chevet
les
arcs
boutants
des
tribunes
ont
été
refaits
en
1462
et
ceux
de
l’étage
supérieur
en
1743
–
1753 avec la technique d’alors c’est-à-dire des
contreforts arrondis que l’on trouve dans toutes les
églises des XVII et XVIIIème
siècles. Les voûtes du chœur sont refaites en 1748.
Au
début
du
XIVème
siècle
six
chapelles
latérales
furent
construites
au
nord entre
les
culées
des
arcs
boutants
comme
dans
de
nombreux
édifices
des XII et XIIIème
siècles (Notre Dame de Paris, cathédrale d’Amiens par
exemple). Le porche occidental est consolidé par deux
arcs boutants qui viennent buter sur de massives culées
rectangulaires altérant l’esthétique d’ensemble. La
croisée du transept et les ogives du bras sud sont
refaites en 1462.
Au
XVIème
siècle
des chapelles sont construites au sud entre les culées
des arcs boutants.
Au
XVIIIème
siècle
vers
1723
les
tours
orientales furent partiellement arrasées et leur
deuxième étage fut reconstruit. L’étage inférieur est
resté intact tel qu’il était au XIIème
siècle.
A
la
Révolution,
le
porche
occidental
fut
gravement
mutilé,
les
statues
ont
presque
toutes
été buchées.
D’importants
travaux
de
restauration
furent
entrepris
au
XIXème
siècle.
L’architecte Selmerscheim
entreprit de dégager le bras sud du transept du mur
d’enceinte qui y était accolé ainsi que de la liaison
avec la chapelle épiscopale élevée au XIIème
siècle qui faisait partie du palais épiscopal et
maintenant en ruine.
Durant
la
guerre
de
1914-1918 un bombardement entraina l’incendie de la
charpente et l’effondrement des voûtes. Quelques photos
dans l’onglet Divers illustrent ces dommages qui furent
réparés sous la direction d’André Collin
qui respecta les vestiges plus que ne l’avaient fait les
restaurateurs du siècle précédent.
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