Parmi
les
abbayes cisterciennes de Picardie réduites aujourd’hui à
l’état de ruines, celle d’Ourscamp
est la plus imposante avec le mur oriental du transept
et le chevet réduit à l’état de squelette.
Les
moines
du monastère, fondé au premier quart du XIIème
siècle, reconstruisirent en 1154
l’église abbatiale devenue trop petite. D’une longueur
de 75 m, l’église comportait une nef de neuf travées
couvertes d’ogives avec bas-côtés, un transept avec
quatre chapelles rectangulaires et un chevet plat. En
1233
un chevet plus ample fut construit avec déambulatoire et
chapelles rayonnantes seul vestige survivant aux
destructions du XIXème
siècle.
Comme
une
majorité
des
édifices
religieux,
l’abbaye
d’Ourscamp
eut
une
existence
mouvementée
avec
les
pillages et les destructions de la guerre de Cent Ans,
les efforts de restauration et de reconstructions du
XVIIIème
siècle, le contexte malveillant de la Révolution et
enfin les fantaisies et destructions du début du XIXème
siècle.
Les
bâtiments
monastiques furent vendus à des démolisseurs.
L’abbatiale transformée en hôpital militaire fut vendue
en 1797 successivement à de riches propriétaires qui
transformèrent les bâtiments en demeure de plaisance. Au
tout début du XIXème
siècle le propriétaire fit démolir la nef de l’abbatiale
pour y aménager un jardin dont la perspective donnait en
arrière plan sur le chevet transformé en ruine gothique
comme à Chaalis (60) à l’époque romantique. Puis
l’ensemble devint une filature prospère jusqu’à ce que
l’usine soit détruite lors de le seconde guerre
mondiale.
Pendant
la
deuxième guerre mondiale, les religieux de la
Congrégation des Serviteurs de Jésus et de Marie
s’installèrent
dans
les
locaux
en
bien
piteux
états
et redonnèrent une vie spirituelle à l’abbaye qui avait
subi un sort bien cruel durant les deux derniers
siècles.
L’infirmerie, miraculée de toutes les destruction, fut transformée en
chapelle
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