Paray le Monial - Basilique du Sacré Choeur (71)

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Le premier monastère fut créé à la fin de l’époque carolingienne en 973. Une première église, Paray-I, dont il ne reste aucun vestige, fur consacrée en 977. Une nouvelle église, Paray-II, aurait été consacrée en 1004. L’église actuelle, Paray-III, aurait été construite au cours du XIIème siècle.

En l’absence de textes, l’histoire de la construction de l’église de Paray le Monial est demeurée lacunaire et très hypothétique jusqu’à nos jours.


Entre 1998 et 2002, à l’occasion de travaux de restauration, trois opérations archéologiques conduites sous la direction de Gilles Rollier, chercheur à l’INRAP, ont permis de répondre aux questions laissées sans réponses depuis des siècles sur l’histoire de la basilique du Sacré Cœur de Paray le Monial. L’étude d’une partie du sous sol de la nef, du transept et du chevet a apporté quelques lumières sur Paray-II et a permis de reconstituer la chronologie de la construction de Paray-III sur l’emplacement de Paray-II.


Voici la synthèse des travaux de Gilles Rollier extraits de Paray-le-Monial aux éditions du Zodiaque et L’archéologie à Paray-le-Monial : l’église romane de fond en combles (INRAP UMR 5138).

L’église romane consacrée en 1004, Paray-II, se composait d’une nef unique, d’un transept très débordant muni de deux absidioles, d’un chevet profond avec une travée et une abside flanquée de deux chapelles. La nef et le transept étaient couverts d’une charpente. Une avant nef de trois travées supportant deux tours fut ajoutée vers 1020 – 1030.


A la fin de l’abbatiat de Hugues de Saumur, abbé de Cluny de 1049 à 1109, on entreprit la construction de la nouvelle église Paray-III.

Les architectes utilisèrent tout au long de la construction la technique de l’enveloppement qui consiste à édifier un édifice plus grand qui enveloppe l’ancienne église permettant ainsi la continuité des activités cultuelles et des cérémonies durant les travaux. L’ancienne église est progressivement démolie au fur et à mesure que les nouveaux espaces sont disponibles.

La première phase a consisté à bâtir le nouveau chevet qui englobe le chevet de Paray-II et vient se raccorder au transept de Paray-II. (les plans cu-dessous sont extraits de l'étude de Gilles Rollier)



Durant la phase 2 l’ancien chœur est démoli. L’ancien transept et l’ancienne nef permettent d’assurer le culte et les cérémonies. Les bases du nouveau transept beaucoup plus long avec les deux absidioles est engagé.



Dans la phase 3 le nouveau chœur et le transept limité en longueur à l’ancien transept, permettent d’assurer le culte et les cérémonies. L’ancienne nef est en chantier pour recevoir les piles de la future nef. La construction des nouveaux murs gouttereaux de la nef est engagée.

Les travaux furent interrompus pendant de longues années vraisemblablement par manque de finances.



La phase 4 débuta dans la deuxième moitié du XIIème siècle et se poursuivit jusqu’au début du XIIIème siècle. L’ancienne nef fut démolie et la nouvelle nef et le nouveau transept furent achevés, tous deux couverts par une voûte en berceau. L’accostage avec le porche du XIème siècle fut réalisé en le raccourcissant à deux travées.



La nef de Paray-III, avec seulement 3 travées, est très courte et disproportionnée par rapport au chœur et au transept. Le projet initial prévoyait sans doute la destruction du porche du XIème siècle pour allonger la nef et construire une nouvelle façade occidentale. Le manque de finances a avorté ce projet pour nous laisser l’église de Paray le Monial telle que nous la voyons aujourd’hui.


Depuis son achèvement au début du XIIIème siècle, l’église connut peu de modifications, elle subit les assauts des guerres et le manque d’entretien.

- Au XIVème siècle, l’étage supérieure du clocher central fut reconstruit en style gothique et surmonté d’une flèche.

- Au XVème siècle, l’absidiole du transept sud fut remplacée par une chapelle funéraire dédiée à Saint Georges dans le style gothique de l’époque.

- Au XVIème siècle, le porche montrant de graves signes de faiblesse sur les deux piles centrales qui soutiennent les six voûtes et les deux tours fut entièrement muré.

- Au XVIIème siècle, l’église fut badigeonnée et ornée de peinture dans la nef, le transept et le chœur.

- Au XVIIIème siècle, les bâtiments conventuels furent reconstruits autour d’un cloître sur le flanc sud de l’église.

- A la Révolution, l’église fut rachetée par la ville de Paray le Monial, ce qui la sauva de la destruction. Seule la flèche du clocher central fut abattue puis remplacée en 1810 par un dôme disgracieux.


Le XIXème siècle, grâce à Viollet le Duc, Prosper Mérimée et l’architecte Eugène Millet, sauva l’édifice de la ruine. Le porche fut repris en sous œuvre, les piliers totalement refaits. Le deuxième étage du clocher central fut refait dans le style du premier étage et surmonté d’une flèche.

Au début du XXème siècle vers les années 1930, Mgr Dargaud curé de la basilique, entreprit de décaper l’église en ôtant tous les enduits pour faire apparaître la pierre nue. Cette mode qui s’est largement étendue dans toute la France visait à retrouver la pureté primitive des églises, alors que les récentes études archéologiques attestent qu’elles étaient peintes au Moyen Âge.

Les travaux de restauration de 1997 ont restitué l’intérieur peint, comme cela a été le cas dans de nombreuses églises françaises.


Le plan ci-dessous synthétise l’aspect de l’église actuelle. A l’ouest elle est précédée d’une avant-nef de trois nefs et deux travées. Au premier étage la chapelle Saint Michel, de même plan que le rez de chaussée, s’ouvre sur la nef de l’église. La nef de trois travées et le transept sont couverts d’une voûte en berceau. Les collatéraux de la nef ainsi que le déambulatoire sont couverts de voûtes d’arêtes. L’élévation est à trois niveaux avec un étage d’arcature qui ressemble à un triforium en dessous des fenêtres hautes.



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Dans la page consacrée à l'église de Paray le Monial vous  trouverez le contexte historique et culturel ainsi que la description détaillée de l’architecture et de la sculpture.





Vue générale (source www.wikipedia.org)
 

Vue générale (source www.secretariatdesoeuvresdusacrecoeur.org)


Vue générale (source www.tourismecharolaisbrionnais.fr)



                    




































    

    















                 
                                                                                             Le clocher avant la reconstruction par E. Millet (source BNF)























                   






































Avant nef : chapelle Saint Michel













                  








Croisillon nord














                        
































                      

Portail du transept nord




    







Portail du transept sud
























Chapiteaux de la nef et du déambulatoire


















































































                       

Maquette à la Cité de l’Architecture de Paris










Musée lapidaire









Dimensions

Longueur totale : 63,50 m.

Largeur totale : 22,35 m.

Longueur de la nef : 22 m.

Largeur de la nef : 9,25 m.

Hauteur sous voûte : 22 m.

Largeur des bas côtés : 6,55 m.

Hauteur des voûtes des bas côtés : 11,55 m.

Longueur du chœur : 25 m.

Hauteur de la voûte du sanctuaire : 19 m.

Hauteur des voûtes du déambulatoire : 9,60 m.

Longueur du transept : 40,50 m.

Hauteur de la coupole : 25,50 m.