L’église
Sainte
Radegonde à Poitiers a une longue histoire depuis le VIème siècle où elle fut érigée par
Radegonde, reine des Francs, épouse de Clotaire 1er.
De
l’église reconstruite au début du XIème
siècle, en 1012, il ne reste que la crypte dont les
abords et l’accès ont été
malheureusement défigurée par de maladroites restaurations au XVème et au XIXème siècle.
La
crypte, aux trois quart enterrée, comporte une travée
droite et une abside
semi-circulaire entourée d’une galerie ouvrant sur trois
chapelles rayonnantes.
La
nouvelle
église
fut
ravagée
par
un
incendie
en
1083.
Rapidement
reconstruit
le
nouvel
édifice
fut
consacré
en
1099.
De
cet
édifice
il
subsiste
le
chœur
et
les
parties
basses
du
clocher
porche.
Le
chœur,
soutenu par les structures de la crypte, est typiquement
roman. Une
abside en cul de four précédée d’une travée droite est
entourée d’une
déambulatoire couvert de voûtes d’arêtes ouvrant sur
trois chapelles
rayonnantes. Les chapiteaux du déambulatoire sont
historiés et les voûtes
peintes. L’ensemble mériterait d’être restauré pour
enrayer l’état de
décrépitude vers lequel il s’enfonce.
Les
parties
basses
du
clocher-porche,
qui
forent une sorte de nathex à l’allure très sévère,
datent de la fin du XIème
siècle. Les parties hautes sont de la première moitié du
XIIème siècle. Un escalier permet de
communiquer avec la nef du XIIIème
siècle construite à un niveau plus bas.
Dans
la
première moitié du XIIIème
siècle
une
nef gothique est construite entre le chœur et le clocher
porche romans. On
ignore s’il s’agit du remplacement d’une nef romane dont on ignore tout ou s’il
s’agit de la reprise des travaux interrompus pendant un
siècle après la
consécration de 1099. La nef de quatre travées a fait
l’objet de deux
campagnes, la première au début du siècle pour les deux
premières travées orientales
et la moitié de la troisième travée, la deuxième à la fin
du siècle pour
l’autre moitié de la troisième et la quatrième travée.
Large de 13 mètres, elle
est voûtée en ogives de type angevin comme à Angers (49),
c’est-à-dire très
bombées, presque comme des coupoles, renforcées par de
fines ogives complétées
par des liernes. La très nette différence entre les
dimension des contreforts
extérieurs de la première et de la deuxième campagne
illustre l’évolution dans
la maîtrise de l’art de construire au juste nécessaire.
Au
XVème siècle le sol du déambulatoire fut
abaissé pour le mettre de plain-pied avec la nef et
l’accès primitif à la
crypte par deux petits escaliers latéraux fut remplacé
par un escalier central
plongeant vers le sanctuaire abritant les reliques. Un
portail flamboyant fut
accolé au portail du clocher-porche.
Des
restaurations
maladroites furent entreprises au XIXème siècle, notamment dans la crypte et
l’escalier d’accès.
|