Il
faut
noter que cet imposant édifice n’a pas de crypte ni de
fondations. Il repose sur de la glaise très épaisse sans
aucune structure souterraine. Le fait qu’il soit
toujours intact depuis 850 ans montre l’excellent
savoir-faire technique des moines cisterciens.
Entre
1164
et 1240 plusieurs évêques anglais vinrent trouver refuge
à Pontigny lors des conflits qui opposaient l’église et
la royauté.
De
1543
à 1588 l’abbaye est gérée par les commendataires qui
laissent les édifices se dégrader et l’abbaye
péricliter.
En
1568
l’église est saccagé durant les Guerres de Religion.
Au
XVIIème
siècle l’abbaye renaît, elle est restaurée par les
moines mais selon les goûts du jour, notamment la
clôture du chœur et
les
100 stalles pour recevoir les moines ainsi que la grille
qui entoure le sanctuaire et, plus tard au XVIIIème
siècle en 1749, à l'extrèmité du rond-point, le monument
de Saint Elme avec sa châsse et l’escalier qui y menait,
supprimé en 1947, et enfin, à l'entrée, la tribune qui
reçut les orgues en 1775.
Ces
ajouts
de style baroque sont en rupture avec la pureté et le
dépouillement de l’esthétique cistercienne
simple
et
fugale, avec
ses
formes
géométriques,
ses
feuilles
d’eau
stylisées et ses
vitraux
incolores.
Tout
compte
fait (là je livre l’émotion d’un néophyte) c’est
assez proche du style art-déco qui développe les formes
épurées, stylisées, géométriques.
L’absence de la flèche centrale, détruite en 1793,
accentue l’effet sévère et austère de l’édifice.
A
la
Révolution le
palais abbatial, récemment reconstruit, fut détruit et
les bâtiments monastiques, vendus comme biens nationaux,
servirent de carrière de pierre à l’exception du
bâtiment des moines convers. La
galerie
sud du cloître fut conservée car elle était nécessaire à
la stabilité de l’église.
L’église
fut
respectée
à cause du culte de Saint Elme alors très populaire dans
la région.
Depuis le
concordat
de 1801 l’église est paroissiale.
Au
XIXème
siècle l’édifice, classé aux Monuments Historiques en
1840, est dans un tel état d’abandon que, comme le
relate le rapport du Congrès Archéologique de France, la
Société d’Archéologie Française alerte le Ministre de
l’Intérieur, alors en charge de la protection des
édifices religieux propriétés de l’État.
L'édifice est alors restauré et remis en état.
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