Pontigny - Notre Dame de l'Assomption (89)

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L’abbaye de Pontigny, dont il ne reste que la splendide église et un bâtiment conventuel, fut à l’origine du prodigieux rayonnement de l’ordre monastique des cisterciens. Cet ordre naquit en 1098 sous l’impulsion de Robert de Molesme avec la fondation de l’abbaye de Cîteaux, au sud de Dijon. Cent cinquante ans ans plus tard, en 1250, cet ordre avait enfanté 650 abbayes filles. Fondée en 1114, Pontigny a été la deuxième abbaye fille cistercienne après Cîteaux. C’est une des rares églises cistercienne totalement conservées.


Les travaux pour remplacer les modestes constructions d’origine commencèrent vers 1150 par l’édification du transept dont chaque croisillon est doté de six chapelles, deux à l’extrémité, deux sur chacune des faces est et ouest.

Puis, de 1160 à 1180, on construisit l’immense nef de 108 mètres de long et la façade. L’architecture est typiquement de style roman. Le transept est voûté en arêtes. Le chœur est à chevet plat, il ne comporte qu’une travée carrée et devait être couvert en arêtes. Le porche en façade est une sorte de narthex pour accueillir les arrivants. C'est l'un des rares qui soit conservé dans l’architecture cistercienne.

Selon certains historiens, le projet initial de la nef était peut-être de la voûter en arête, ce qui est très fréquent en Bourgogne. Les piliers, dès leur édification, ne prévoyaient pas de colonnettes pour soutenir les chapiteaux qui reçoivent la croisée d’ogive, comme, par exemple, dans l'église de Cambronne-lès-Clermont dans l'Oise qui date de la même époque.




Ce changement de parti était sans doute dû à la grande largeur de la nef qui rendait le voûtement en arête délicat et à la volonté d’utiliser les techniques les plus modernes de l’époque.

Les voûtes en ogive de Pontigny sont parmi les plus anciennes de Bourgogne.


Le deuxième tranche de travaux, de 1185 à 1206 consiste à remplacer le chœur à chevet platpar un majestueux chœur gothique avec six chapelles latérales de part et d’autres des deux travées droites et sept chapelles rayonnantes prises dans un mur circulaire continu, principe fréquent chez les cisterciens. 

L’église, avec ses  120 mètres de long, deviendra la plus grande église cistercienne conservée en France.


Les arcs-boutants sont présents uniquement au chevet et au mur nord de la nef. Il n’y en a pas pour le mur sud. Deux hypothèses s’opposent :

1- Selon certains historiens, pour le mur sud ils seraient cachés dans les combles. Mais ceci suppose qu’ils contrebuteraient les voûtes sur un point vraiment très bas par rapport au point d’application où elles exercent leurs poussées.

2- Pour d'autres historiens les arcs-boutants de la nef auraient été mis en place après la construction afin de consolider l’édifice qui déversait vers le nord.


Il faut noter que cet imposant édifice n’a pas de crypte ni de fondations. Il repose sur de la glaise très épaisse sans aucune structure souterraine. Le fait qu’il soit toujours intact depuis 850 ans montre l’excellent savoir-faire technique des moines cisterciens.


Entre 1164 et 1240 plusieurs évêques anglais vinrent trouver refuge à Pontigny lors des conflits qui opposaient l’église et la royauté.

De 1543 à 1588 l’abbaye est gérée par les commendataires qui laissent les édifices se dégrader et l’abbaye péricliter.

En 1568 l’église est saccagé durant les Guerres de Religion.


Au XVIIème siècle l’abbaye renaît, elle est restaurée par les moines mais selon les goûts du jour, notamment la clôture du chœur et les 100 stalles pour recevoir les moines ainsi que la grille qui entoure le sanctuaire et, plus tard au XVIIIème siècle en 1749, à l'extrèmité du rond-point, le monument de Saint Elme avec sa châsse et l’escalier qui y menait, supprimé en 1947, et enfin, à l'entrée, la tribune qui reçut les orgues en 1775.


Ces ajouts de style baroque sont en rupture avec la pureté et le dépouillement de l’esthétique cistercienne simple et fugale, avec ses formes géométriques, ses feuilles d’eau stylisées et ses vitraux incolores. Tout compte fait (là je livre l’émotion d’un néophyte) c’est assez proche du style art-déco qui développe les formes épurées, stylisées, géométriques.

L’absence de la flèche centrale, détruite en 1793, accentue l’effet sévère et austère de l’édifice.


A la Révolution  le palais abbatial, récemment reconstruit, fut détruit et les bâtiments monastiques, vendus comme biens nationaux, servirent de carrière de pierre à l’exception du bâtiment des moines convers. La galerie sud du cloître fut conservée car elle était nécessaire à la stabilité de l’église.

L’église fut respectée à cause du culte de Saint Elme alors très populaire dans la région. Depuis le concordat de 1801 l’église est paroissiale.


Au XIXème siècle l’édifice, classé aux Monuments Historiques en 1840, est dans un tel état d’abandon que, comme le relate le rapport du Congrès Archéologique de France, la Société d’Archéologie Française alerte le Ministre de l’Intérieur, alors en charge de la protection des édifices religieux propriétés de l’État. L'édifice est alors restauré et remis en état.   






Vue générale (source www.aerobuzz.fr)



                 


















                   






















    





               






                     




























                   






    

    






























 

Dimensions

Longueur : 120 m.

Longueur de la nef : 108 m.

Largeur des 3 nefs : 22 m.

Hauteur sous voûtes : 20 m.

Longueur du transept : 54 m.

Hauteur du transept : 19m.