La
Sainte
Chapelle de Paris est avant tout une immense châsse
presque entièrement vitrée destinée à conserver et
préserver les reliques de la crucifixion que le roi
Louis IX – Saint Louis – a racheté en 1239 aux Vénitiens
et en 1241 à l’empereur de Constantinople.
Édifiée
au sein du Palais Royal de la Cité – l’actuelle
conciergerie qui abrite le Palais de Justice – elle est
cachée
des regards,
enserrée
par
des bâtiments. Consacrée le 26 avril 1248, elle fut
bâtie en seulement sept ans, ce qui témoigne de la santé
financière du royaume à cette époque.
Son
architecture
est
caractéristique
des
Saintes Chapelles, une nef sans collatéraux ni
déambulatoire ni transept avec une élévation à un seul
niveau. Elle est construite sur deux niveaux. La
chapelle basse qui était destinée au culte paroissial et
la chapelle haute pour abriter les saintes reliques (la
couronne d’épines, des fragments de la croix et quelques
autres objets).
Elle
représente
l’aboutissement
de
la
technique
ogivale.
Les voûtes ne sont soutenues que par les piles et les
contreforts, il n’y a plus de mur et une surface vitrée
de 615 mètres carrés sur une hauteur d’environ 15
mètres.
Il
n’y
a pas d’arcs-boutants, les épais et profonds contreforts
suffisent à contrebuter les poussées des voûtes d’ogive.
La structure est consolidée par un chaînage métallique
situé au niveau de la naissance des voûtes. Ce chaînage
qui
fait le tours de l’édifice, est posé dans une rigole taillée dans la pierre. Il ne fut découvert qu’au XIXème siècle lors des restaurations.
La
chapelle
basse supporte le poids de la chapelle haute et
consolide l’ensemble. Pour cela les piles sont
dédoublées par une colonne isolée à peu de distance du
mur donnant l’aspect d’un faux collatéral, trop étroit
pour permettre une circulation.
Les
vitraux
de
la
chapelle
basse
ont
été
arrachés
en
1691
et
remplacés par du verre blanc après l’inondation qui
endommagea
l’édifice.
Les
vitraux
actuels en grisaille datent du XIXème
siècle.
La
rose
flamboyante de la façade occidentale a été construite
dans les années 1485-1495.
Une
première
flèche fut érigée en 1383, remplacée une première fois
en 1460 et détruite à la Révolution en 1793. La flèche
que l’on voit aujourd’hui a été refaite en 1853 dans le
style qu’elle aurait pu avoir initialement.
La
Sainte
Chapelle
eut
à
supporter
les
dommages
du
temps
et
des
guerres.
Elle subit plusieurs incendies en 1630 et 1777, une
inondation en 1690. La Révolution détruisit les décors
extérieurs et transforma l’édifice en dépôt des archives
du Palais de Justice ce qui endommagea grandement la
chapelle haute, les verrières furent en partie murées,
les vitraux furent démontés et dispersés.
De
très
lourdes
restaurations
furent
entreprises
ai
XIXème siècle
pour remédier à l’absence d’entretien durant plus de
cinquante années. Beaucoup de sculptures détruites à la
Révolution furent restaurées ou complétées. La
polychromie architecturale fut refaite pour rendre à la
chapelle son apparence d’origine. Beaucoup de vitraux
ont été refaits dans le respect de l’iconographie et du
style de l’époque médiévale. Ces
vitraux
furent
déposés deux
fois
lors
des
guerres
mondiales
et
en
2008
une
grande restauration fut engagée pour les débarbouillés
de l’extrême pollution.
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