L'abbaye
de Fleury est située à Saint Benoît sur Loire, proche de
Sully sur Loire dans le Loiret.
En
529
Saint Benoît fonda une abbaye à Mont Cassin, ville
située entre Rome et Naples en Italie. En 651 un abbé, Leodebold,
fonda un monastère à Fleury, près d’Orléans. Quelques
années plus tard les reliques de Saint Benôit
furent transféré de Mont Cassin à Fleury. Ce fut le
début de la longue histoire de l’abbaye de Fleury. A la
fin du XIème
siècle on comptait environ 1450 abbayes en France.
Aujourd’hui il n’existe plus qu’environ 80 abbayes en
activité, dont celle de Fleury. Certaines parties, à
l'extérieur comme à l'intérieur ne sont pas accessibles
au public.
L’abbaye
de
Fleury au cours de ses presque 1400 ans d’existence
connut une alternance de périodes fastes et prospères et
de situations d’abandon et de faiblesse dans des
contextes politiques secoués par les cycles de guerres,
d’affrontements idéologiques et d’expansion économique.
Du XIème
au XIIIème
siècle fut une période d’apogée pour l'abbaye de Fleury.
L’église
carolingienne
Notre Dame avait été gravement endommagée par un
incendie en 1026. L’abbé Gaulzin,
après l’avoir restaurée, décida de la reconstruire et
d’édifier une grande et belle tour qu’il voulait
« qu’elle fut un exemple à
toute la Gaulle ». A sa mort en 1030 la
tour était inachevée et ce fut l’abbé Guillaume qui
entreprit e, 1060 d’achever la tour et de reconstruire
l’église.
La
tour,
initialement indépendante de l’église, a été commencée
au début et
achevée à la fin du
XIème
siècle. C’est une puissante construction,
actuellement ouverte sur trois faces puisque la nef de
la nouvelle abbatiale est venue obstruer la quatrième
face. Elle est soutenue par seize piliers portant
cinquante-quatre chapiteaux historiés ou décorés de
composition florale. Le thème principal est l’apocalypse
prédisant sous forme allégorique la fin du monde et
l’antagonisme permanent entre le bien et le mal. Les
seize piliers délimitent neuf travées disposées en
damier, couvertes de voûtes d’arêtes séparées par des
arcs doubleaux. Les voûtes sont à 6,60 m de haut. Au
premier étage, qu’on ne visite pas, l’agencement est
identique avec des voûtes situées à 10,30 mètres. Dans
le mur de la face nord de la tour ont été encastrés des
bas reliefs réemplois de sculptures anciennes.
La reconstruction de l’église a commencé, entre 1060 et
1070, par la démolition du chœur et du transept de
l’église précédente tout en préservant la nef pour assurer
la continuité du culte. La construction commença en
premier lieu par la crypte puis le chœur, dont le plan est
le même que celui de la crypte, et le transept. Ils ont
été terminés en 1108, au moins dans leur gros œuvre avec
une décoration inachevée.
Toute
l’architecture
de la crypte est rayonnante et converge vers le pilier
central où se trouvent les reliques de Saint Benoît dans
un évidemment formant
un petit oratoire. Ce pilier est entouré d’un double
déambulatoire.
Le
chœur
a un développement très original avec une partie droite
de 15 mètres de long, couverte d’une voûte en berceau
continu à 20 mètres de haut supportée par six arcades.
Une sorte de faux petit transept pas saillant, ouvrant
sur deux chapelles fait le lien entre la longue travée
droite et l’abside. Semi circulaire, elle est voûtée en
cul-de-four et entourée
d’un déambulatoire voûté en arête ouvrant sur deux
chapelles orientées. L’accès
au déambulatoire est actuellement réservé aux moines.
Le
grand
transept, très saillant ouvre dans chaque croisillons
sur deux chapelles. De facture très sobre, ils sont
couverts en berceau. La croisée est couverte d’une
coupole soutenue par deux étages de trompes superposées.
Après
une interruption assez longue des travaux la
construction de la nef fut engagée entre 1180 et 1213
selon deux phases. Malgré l’extrême lenteur des travaux,
elle présente une grande unité. Le parti initial au XIIème
siècle était de la couvrir d’une voûte en berceau brisé
dans la continuité du chœur, mais elle fut couverte de
voûtes d’ogive, technique en plein développement à cette
époque permettant de construire plus léger.
On
construisit
d’abord toutes les piles des grandes arcades entre le
transept et la tour ainsi que les bas-côtés qui furent
couverts en arête. Puis on construisit l’élévation des
trois dernières travées à l’est accolées à la croisée du
transept. Elles sont alors couverts d’une voûte en
lambris de bois. Ensuite on construisit les parties
hautes des quatre travées occidentales selon un schéma
différent, plus haut. Les trois travées orientales sont
alors réhaussées (on distingue encore l’ancienne base
des chapiteaux et du cordon mouluré qui marquait le
sommet du mur supportant la voûte en bois). Les sept
travées sont alors couvertes de voûtes d’ogive. Sur la
quatrième travée ouvre le portail nord qui était le seul
accès à l’église. Il est doté d’une sculpture abondante.
La
dédicace
de l’abbatiale fut célébrée le 26 octobre 1218.
Comme
tous
les édifices religieux, l’abbaye de Fleury eut à
souffrir des saccages et destructions de la guerre de
Cent Ans puis des Guerres de Religion et de la
Révolution ainsi que des mises à la mode de son
architecture au XVIIIème
siècle.
En
1413
les stalles furent installées à la croisée du transept.
Le
monastère
fut
pillé
par
les
anglais
en
1476.
En
1486
l’abbaye
fut
mise
sous
le
régime
de
la
commende,
ce
fut
le
début
d’un
lent
déclin,
ses
revenus
étant
progressivement
détournés
par
les
abbés
commendataires.
L’abbaye
eut
à souffrir de graves déprédations par les huguenots en
1562.
En
1627
la
réforme
de
Saint
Maur
et
l’arrivée
de
moines mauristes marquent
le début d’une renaissance de l’abbaye. Les moines
restaurent l’abbatiale et reconstruisent les bâtiments
conventuels qui avaient été laissés à l’abandon.
En
1648
une porte
fut
percée
dans
le
mur
occidental
de
la
nef
pour
permettre un accès à
l’église par la tour porche
En
1657
les
religieux
installèrent
dans
le
chœur
un
immense
retable
qui
s’élevait jusqu’aux fenêtres hautes,
le « mausolée », destiné à supporter la châsse
de Saint Benoît. Pour supporter la lourde masse, un mur
épais fut construit dans la crypte qui fut en partie
comblée et donc devint inutilisable.
En
1704
on
construisit
une
tribune
dans
la
première
travée
de
la
nef
pour
y placer un orgue.
A
la
Révolution
les
bâtiments
monastiques
furent
vendus
et
démolis.
L’église
pillée
et
abandonnée menaçait de disparaître.
Classée
aux
Monuments
Historiques
en
1835,
d’énormes
travaux furent engagés dès 1836. Ils durèrent
jusqu’au-delà du début du XXème
siècle.
Un
projet
fort
heureusement
abandonné
prévoyait
de
démolir
une
partie
de
l’église
afin
de
récupérer
les
matériaux
pour
restaurer l’autre partie !
L’orgue
et
son buffet furent enlevés pour être placés dans la
cathédrale d’Orléans en 1822.
En
1861,
le mausolée
fut
démonté
et
en
partie
détruit.
La crypte, dans un état lamentable a été fortement
restaurée en préservant le plan initial. Les piliers ont
été refaits mais les voûtes et les arcs sont ceux
d’origine.
Les
parties
hautes du chœur et du transept ont été refaites.
Le
croisillon
sud
avec ses deux chapelles a été entièrement reconstruit.
La voûte et le mur sud ont été refaits avec pour modèle
le croisillon nord.
En
1962
la dallage antique du sanctuaire fut restitué à son
emplacement d’origine. Il avait été déplacé et disposé
en trois paliers en pente douce lors de l’installation
du mausolée. Ce dallage, sans doute d’origine romaine,
provenait vraisemblablement de l’église primitive où il
aurait été offert par l’abbé Gauzlin
lors de la restauration de l’église primitive en 1026.
Nota
:
compte tenu de l’abondance du décor sculpté nous avons
distribué les images dans chacun des paragraphes
consacré à une partie de l’édifice.
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