La
première
communauté religieuse s’installe à Saint Jouin
de Marnes au IVème
siècle autour de l’ermite Jovinus
qui s’était retiré à
Ension,
village gallo-roman devenu Saint Jouin
de Marnes au IXème
siècle. Au VIème
siècle fut fondé l’abbaye qui, malgré une vie
mouvementée, perdura jusqu’à la Révolution. C’est l’un
des plus importants édifice religieux du Poitou.
Les
travaux
de construction de l’église actuelle commencèrent à la
fin du XIème
siècle.
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Vers 1095 « la
première pierre fut posée »
(expression
moderne) fut posée mais le transept et la partie du
droite du chœur étaient sans doute achevées at les
parties basses du chœur et les sept travées orientales
de la nef étaient commencées ;
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Vers 1130 furent achevés la façade, la nef
et le chevet. Les travaux étaient suffisamment avancés
pour que le culte puisse s’y dérouler et l’autel
principal fur consacré. Tout l’édifice était voûté en
berceau : nef, bas côtés, croisillons du transept, chœur
et déambulatoire. La croisée du transept était voûté
d’une coupole sur trompes. Les absidioles, le chœur et
les chapelles étaient voûtées en cul-de-four.
La
façade, par la grâce de ses proportions et par la
richesse de son ornementation, tout comme les chapiteaux
de la nef, du transept et du
chœur, véritables joyaux de la sculpture poitevine,
méritent un attention particulière.
Le
mur méridional de l'église est percé de dix belles
fenêtres en plein cintre, dont les archivoltes sont
couvertes de gracieuses sculptures, palmettes, annelets,
dents de scie, billettes.
Ces
richesses sculpturales sont abondamment
illustrés ici dans le chapitre "Décor" par 109 photos
qui n'en représentent qu'un échantillon.
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Au XIIIème
siècle, pour des raisons non documentées,
les sept travées orientales de la nef, le chœur, le
déambulatoire et les chapelles furent couvertes en
voûtes d’ogive de style Plantagenet avec un réseau
complexe de fines nervures ornées de médaillons.
Sans
certitude
absolue les historiens pensent que les disgracieux arcs
boutants qui empâtent le chevet ont été ajoutés à la
même époque
siècle pour se prémunir de l’effondrement de l’édifice
suite à d’importantes fissures apparues dans la partie
sud-est du chevet.
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Au XIVème
siècle, pendant la guerre
de
Cent Ans,
il
fut
nécessaire de fortifier l’abbatiale. Il en reste
quelques vestiges de machicoulis au sommet du croisillon
sud.
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Jusqu'au XVIème
siècle l’abbaye jouit d’une grande
prospérité. Mais cet
âge d’or cessa en 1568 où
elle
fut incendiée, dévastée et pillée durant les Guerres de
Religion.
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Le XVIIème
siècle marque l’ultime renaissance de
l’abbaye quand les moines rejoignent la congrégation de
Saint Maur. Le cloître, dont il ne subsiste que la
galerie sud restaurée récemment, fut édifié au nord de
l’abbatiale ainsi que les bâtiments monastiques
aujourd’hui disparus. Mais le déclin s’amorça vers la
fin du XVIIIème
siècle. L’abbatiale est alors affectée au culte
paroissial, ce qui la sauva de la démolition par les
marchands de pierre.
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Au
XIXème
siècle siècle,
elle
est
dans un tel état de délabrement que,
l’impulsion de
Prosper Mérimée, d’importants travaux de restauration
furent entrepris notamment sur la façade, joyau de la
sculpture poitevine de XIIème siècle, pour la sauver de
la dégradation due aux intempéries et aux infiltrations
d’eau ainsi que dans la nef où les colonnes engagées
dans les pilastres furent reprises ainsi que des
chapiteaux, ce qui en diminue l’authenticité mais
restitue toute la beauté de l’édifice. Ces travaux ont
duré jusqu’au milieu du XXème
siècle.
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