L’église
Notre
Dame, telle que nous la voyons aujourd’hui, est le fruit
du bâtiment initial édifié au XIème
siècle et des importantes modifications apportée au XIIème
siècle.
L’église
initiale
du XIème
siècle avait à peu près le même plan et les mêmes
dimensions que l’église actuelle. La nef, le transept et
la travée droite du chœur étaient vraisemblablement
couverts d’une charpente, compte tenu de la grande
largeur de la nef, 9,80 mètres, et de la petite
dimension des
contreforts qui délimitaient quatre travées. L’abside
devait être couverte en cul-de-four.
Dans
le
premier
quart
du
XIIème
siècle
il
fut
décidé de couvrir l’église de voûtes d’ogive. La
charpente démontée, les murs de la nef furent réhaussés
et de puissants contreforts furent insérés dans les
murs. Les anciennes fenêtres furent bouchées et des
ouvertures plus grandes furent ménagées dans les murs.
Le
remaniement
du transept commença quelques années après la
surélévation de la nef. Le raccordement du transept à la
nef marque une rupture dans les travaux. Ainsi l’arc
doubleau, l’ogive et l’arc formeret de la travée de la
nef ne retombent pas sur une même colonne parce que le
transept, plus bas, a conservé sa colonne d’origine trop
basse pour épauler l’ogive et le formeret de la voûte de
la nef surélevée. L’arc doubleau d’entrée au transept
est surmonté d’une maçonnerie qui se raccorde au voûtain
de la nef afin d’absorber la différence de hauteur. La
fenêtre flamboyante du pignon
du
croisillon
nord
a
été
agrandie
au
XVIème
siècle.
La
travée
droite
et
l’abside
du
chœur furent voûtées d’ogive
sans
être
réhaussées.
Pour
accroître la luminosité on perça en dessous des
anciennes ouvertures, qui furent raccourcies, de grandes
fenêtres en arcs brisés.
Les
voûtes
sont réalisées en blocage, procédé qui fut peu utilisé
dans l’architecture ogivale car il ne permettait pas
d’alléger la couverture et donc restait limité pour
construire plus haut avec des portées plus grande.
Curieusement
peu
d’historiens de l’art se sont intéressés à cette église
qui surprend pas le contraste entre le style extérieur
roman et le style intérieur ogival très homogène dans
tout l’édifice qui, fait rarissime, n’a subi ni
dégradations, ni embellissements, ni ajouts depuis le
XIIème
siècle. Elle est aujourd’hui telle que nous l’ont
laissée les Maîtres Maçons de l’époque.
La
très
riche
étude
de
Valentin
de
Courcel
à
été
publiée
dans
le
Bulletin
Monumental de 1912. C'est la seule étude complète de
l'édifice. Il fixe les années de l'aménagement gothique
de 1120 à 1140 pour la nef, le transept, le choeur et en
1165 pour la flèche du clocher.
La
mise en perspective de ces dates avec celles d'autres
édifices contemporains montre que l'église de La Ferté
Alais fait partie des toutes premieres réalisations du
style gothique.
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