Le plan

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L’architecture religieuse médiévale s’organise autour de deux types de plans : plan basilical et plan centré


Le plan basilical


Héritage des édifices civils romains, il fut adopté dès le début du christianisme pour les édifices religieux construits en occident. Il n’a subi que des modifications très localisées jusqu’à la fin du XIXème siècle. Il faudra attendre la deuxième moitié du XXème siècle pour voir apparaître des plans totalement différents comme par exemple l’église Sainte Jeanne d’Arc à Rouen ou la cathédrale d’Evry.


Le plan basilical s’articule autour de trois composantes : la nef, le chœur et le transept. La nef et le chœur sont systématiques, le transept est optionnel. La nef peut être unique ou flanquée de chaque côté de bas-côtés appelés aussi collatéraux. Dans ce cas on emploie aussi l'expression édifice à trois nefs, la nef centrale portant parfois le nom de vaisseau central.

Certains édifices majestueux comportent deux rangées de collatéraux, ils sont appelés édifices à cinq nefs, comme les cathédrales gothiques de Bourges dans le Cher (18) et de Notre-Dame de Paris ou l’église romane de Souvigny dans l’Allier (03).


Le plan à nef unique est utilisé pour les modestes églises rurales ou pour des édifices religieux ayant une destination cultuelle spécifique comme les chapelles adossées aux châteaux pour les besoins personnels des châtelains ou les saintes chapelles qui abritent les reliques chrétiennes comme, par exemple, la Sainte Chapelle de Paris.


     


Le chœur est la partie qui a connu le plus d’évolutions dans la longue transition du roman vers le gothique avec l’apparition du rondpoint, du déambulatoire, des absidioles et des chapelles rayonnantes. Ainsi, comme nous le verrons, certains édifices de style roman tardif ont un rondpoint et un déambulatoire tout comme certains édifices gothiques n’ont ni rondpoint ni déambulatoire.


Le chœur est en général hémisphérique mais il peut avoir un plan rectangulaire ou carré soit pour en faciliter la construction ou pour satisfaire à des contraintes topographiques. On parle alors de chœur plat.


Le transept symbolise la croix latine. Il avait un rôle fonctionnel d’une part pour loger des autels supplémentaires pour des cérémonies dédiées et d’autre part pour entreposer l’intendance liée à l’exercice du culte (vêtements liturgiques, livres de prière, vases sacrés, etc.) dans les édifices ne disposant pas de sacristie.


Vous trouverez dans la page plan basilical l’illustration de ces notions à l’époque romane et à l’époque gothique.



Les trois corps de bâtiment, chœur, nef et transept pouvaient être édifiés indépendamment les uns des autres.

Lorsqu’un édifice nouveau était construit, le chœur était généralement édifié en premier parce qu’il est le centre liturgique de l’église. Puis le transept venait consolider la stabilité du chœur et enfin la construction de la nef suivait plus ou moins vite pour abriter les fidèles.

Lorsqu’un édifice existant était reconfiguré pour être agrandi, les travaux commençaient généralement par le chœur, l’agrandissement de la nef se faisant postérieurement ou jamais comme en témoignent les églises ayant un chœur gothique et une nef romane.




Le plan centré


Couramment utilisé par les romains pour les édifices civils comme les thermes ou les palais, fut adopté par les byzantins et repris par les carolingiens. La partie centrale est généralement couverte par une coupole. L’église Sainte Sophie de Constantinople ou la cathédrale Saint-Front de Périgeux en sont de très beaux exemples. Peu utilisé en occident durant le Moyen-Âge le plan centré fut repris à partir du 18ème siècle comme par exemple pour le Panthéon ou la basilique du Sacré Cœur à Paris.



Cette forme offre l’avantage d’une grande stabilité pour les édifices couverts d’une coupole. Quelques édifices médiévaux sont contruits sur ce plan comme Germiny-des-Prés (45) que nous avons déjà évoqué. A Montoire-sur-le-Loir (41), petite ville au lourd passé historique, la petite église dont il ne reste que la première travée de la nef et dont le chœur a un plan tréflé donnelorsqu’on la visite, l'illusion d’un édifice à plan centré.  
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Germiny-des-Prés                                                                             Montoire-sur-le-Loir