La
voûte
en berceau exerce une poussée sur les murs qui la
soutiennent tout comme le fait un arc.
Il
est
parfois écrit que la voûte en blocage n’exerce aucune
poussée car elle forme un bloc monolithique rigide et
indéformable qui n’agit sur les murs que par son poids,
comme le fait une charpente. C’est inexact car les
pressions qui s’exercent sur les pierres et les moellons
au sein de la voûte en blocage obéissent aux mêmes lois
que celles qui agissent sur les voussoirs de la voûte
appareillée :
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Dans la voûte appareillée les forces se transmettent
selon une trajectoire régulière et maîtrisée grâce à la
géométrie des voussoirs qui s’ajustent parfaitement
entre eux, ce qui permet d’avoir des joints fins et des
voussoirs peu épais.
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Dans la voûte en blocage, du fait de l’irrégularité avec
laquelle les pierres sont disposées et le volume
important de mortier, les forces sont moins bien moins
canalisées et il faut une grande épaisseur pour
permettre un bon enchevêtrement des pierres et assurer
ainsi la solidité de l’ensemble.
Une
voûte
en blocage est par conséquent nécessairement plus
épaisse qu’une voûte appareillée et donc plus lourde.
Plus
la
portée augmente, plus la voûte en blocage risque de
s’affaisser sur elle-même et pour y remédier il faut
qu’elle soit encore plus épaisse, donc encore plus
lourde et la poussée qu’elle exercera sur les murs
deviendra intolérable.
C’est
pour
cette raison que les architectes médiévaux ont compris,
sans l’aide de calculs mathématiques, que l’usage de la
voûte en berceau réalisée en blocage ne pouvait
s’utiliser que pour des nefs relativement étroites.
Sinon
à
quoi bon avoir développé la voûte d’arête puis l’ogive
si la voûte en blocage résolvait le problème de la
poussée latérale en l’éliminant ?
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