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Comme
nous
l’avons
expliqué
dans
le
chapitre
L’arc
boutant
avec
le schéma ci-dessus, il s’agit de déporter le point où
s’exerce la poussée de la voûte sur une culée située à
l’extérieur des collatéraux. Cela revient à déplacer
vers l’extérieur de l’édifice l’épais contrefort qu’il
aurait fallu dresser contre le mur gouttereau de la nef
et qui aurait obstrué le collatéral.
Comme
le
montre
le
schéma
ci-dessous
il
faut
alors
placer
un
étai
entre
la
base
de
la
voûte
et
la
culée,
pour
transmettre la poussée de la voûte sur la culée.
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La
largeur des collatéraux des grandes églises, nécessitant
des arcs boutants pour assurer leur équilibre, varie de
4,50 mètres jusqu’à 9,50 mètres pour les édifices munis
de doubles collatéraux et peut atteindre 13,50 mètres à
la cathédrale de Bourges. Pour une telle traversée de
l’espace le seul matériau possible est la pierre pour sa
résistance à la compression et aux intempéries.
Comme
nous l’avons vu, seul l’arc permet de traverser de
larges portées. Il va donc être utilisé pour supporter
l’étai constitué de pierres, comme l'illustre l’image
ci-dessous.
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Le
schéma
ci-dessus montre que c’est l’ensemble
étai-maçonnerie-arc qui transmet la poussée de la voûte
à la culée. Par souci d’innovation et grâce à leur
habileté, les Maîtres maçons d’alors ont réalisé de
pures merveilles esthétiques pour rendre harmonieux et
léger cette austère maçonnerie, comme l’illustrent les
images suivantes.
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Amiens
– Cathédrale Notre Dame (80)

Chartres
–
Cathédrale
Notre
Dame
(28)
DIFFÉRENTS TYPES D’ARCS
BOUTANTS
L’application
du
principe de sauvegarder l’équilibre des édifices sans
obstruer les collatéraux grâce à l’emploi
d’arcs-boutants a été déclinée selon différentes
formules en fonction de la hauteur des édifices et de la
présence d’un ou deux collatéraux de part et d’autre de
la nef.
Arc-boutant
simple à une volée
:
c’est le modèle de base qui convient pour les édifices
ayant un seul collatéral et de hauteur raisonnable que
l’on retrouve dans la plupart des églises gothiques
petites ou grandes comme par exemple à Laon, Sens,
Mantes la Jolie ou plus modestes comme Rampillon.
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Laon
– Cathédrale Notre Dame (02)
Sens –
Cathédrale Saint Etienne (89)

Mantes-la-Jolie
- Collégiale Notre Dame (78)
Rampillon – Église Saint Elphe
(77)
Arc-boutant
double à une volée
:
la transmission des forces par la maçonnerie de
l’arc-boutant est plus complexe que ne l’avaient
intuitivement imaginée les architectes médiévaux. Des
désordres pouvaient apparaître plus bas dans les murs
gouttereaux. Par simple bon sens ils placèrent un
deuxième étai en dessous du premier, dédoublant ainsi
l’arc-boutant. Ce dispositif fut utilisé pour les
édifices d’une hauteur déjà conséquente et dotés d’un
seul collatéral de part et d’autre de la nef comme, par
exemple, à Saint-Denis, pour le nef d’Amiens, à Senlis
et à Soisson.
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Saint
Denis
–
Cathédrale Saint Denis (93)
Amiens
– Nef de la cathédrale Notre Dame (80)

Senlis
– Cathédrale Notre Dame (60)
Soisson – Cathédrale St Gervais & St Protais
(02)
Double
arc-boutant à deux volées
:
cette disposition se retrouve dans
les très grands édifices munis de deux
collatéraux de chaque côté de la nef.
Elle
permet de franchir en deux arcs une large portée.
Le
principe
de
l’arc boutant à deux volées et des supports
intermédiaires est illustré dans le schéma de principe
ci-dessous.
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A
la
cathédrale
de Beauvais se posait un défi analogue pour couvrir le
déambulatoire et les chapelles rayonnantes,
un
support intermédiaire fut placé
pour recevoir le pied du premier arc et la tête du
second. La hardiesse de l’édifice était telle que, lors
de la réfection des voûtes qui s’étaient effondrées, les
architectes rendirent les culés solidaires les unes des
autres grâce à un ensemble de tirants métalliques.
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Beauvais
– Cathédrale Saint Pierre (60)
A
Bourges les architectes
ne relevèrent pas le défi de parcourir la largeur des deux
collatéraux (13,5 mètres) par un seul arc. Il disposèrent
les
arcs
de façon à ce que la deuxième volée de l’arc inférieur
viennent contrebuter la voûte du collatéral intérieur plus
haute que celle du collatéral extérieur.
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Bourges
– Cathédrales Saint Etienne (18)
Les
arcs boutants de Notre Dame de Paris
La
cathédrale
Notre-Dame de Paris dont l’élévation est avec tribunes,
fut à sa construction au XIIème
siècle munie d’arcs-boutants simples à deux volées pour
assurer la stabilité de la nef. Les tribunes étaient
contrebutées par un arc-boutant simple enjambant le
deuxième collatéral comme l’illustre le schéma
ci-dessous. Il ne subsiste qu’un seul arc-boutant de ce
type à l’angle du chœur et du transept nord.
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Paris
– Cathédrale Notre Dame (75)
Au
XIIIème
siècle l’édifice fut l’objet d’un profond remaniement, les
fenêtres de la nef furent agrandies, des chenaux furent
installés
pour recueillir les
eaux de pluie et les arcs boutants furent reconstruits
selon une configuration hardie propre à Notre-Dame. La
double volée fut remplacée par un seul arc boutant d’une
portée de 18 mètres. Cette configuration est unique.
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Paris
– Cathédrale Notre Dame (75)
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